La localité de Boghni, dans le sud de la wilaya, vient d'être rudement secouée par l'assassinat d'un jeune gardien de prison B.S, 32 ans, travaillant à la maison d'arrêt d'El Harrach à Alger. L'acte morbide s'est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi vers les 22h dans un bar clandestin sis au lieudit Azaghar entre Boghni et Assi Youssef, une commune au sud de cette daïra. Selon des témoins oculaires, vers 22h, un important groupe terroriste, une quarantaine fortement armés, selon des dires, se faisant passer pour des éléments de la police se présentèrent pour effectuer un contrôle de routine. En effet, certains d'entre eux portaient, selon des témoins, un gilet de la Sûreté nationale. Sur les lieux, ils procèdent à une vérification d'identité des consommateurs. Arrivés près de B.S, ce dernier leur décline ses fonctions, les faux «policiers lui demandent alors sa carte professionnelle». La victime, B.S., répondait alors qu'elle se trouvait à bord de sa voiture garée à coté du bar. Des terroristes l'accompagnent vers la voiture et après avoir vérifié la carte professionnelle de B. S., entraînèrent ce dernier derrière le bar où ils l'égorgent froidement, le décapitant même. Les autres terroristes se révèlent alors et font irruption dans le bar pour racketter les consommateurs en prenant soin, auparavant, de prendre avec eux la caisse. D'autres sources affirment qu'un autre consommateur, un émigré K. C., a été enlevé lors de cette même nuit et au même lieu. Le corps de B. S. est transféré à la morgue de l'hôpital de Boghni. La région sud de la wilaya de Tizi Ouzou a recensé, depuis quelques temps, plusieurs actes terroristes et des localités isolées font état de passages et d'intrusions d'éléments armés. Il est vrai que la région est particulièrement boisée avec la proximité relative des massifs de Boumahni, d'El Maj, et du Bou Djurdjura et aussi la proximité des régions encore infestées de Kadiria englobant les localités de Lahguiat, Aïn Lazerah et Oued Soufflat ou encore les massifs au dessus d'Aomar. Les éléments armés passant par Kadiria traversent la forêt entre Kadiria et Tizi Gheniff ou encore arrivent par Draâ El Mizan, se réfugient à Boumahni et de là, opèrent dans la région de Draâ El Mizan, Boghni et Ouadhias. Certes, les forces de l'ordre campées à Boghni et Draâ El Mizan essaient de couper la route à ces groupes armés mais le territoire est vaste et des failles peuvent exister dans la nasse. Ce dont profitent les terroristes pour accomplr leur sale besogne. Boghni pleure son enfant et la peur s'est de nouveau emparée de la ville.