Soltani estime que ces hausses sont dues à l'approche de l'élection présidentielle. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) semble tenir en main l'explication de l'augmentation vertigineuse des prix à la veille du mois de Ramadhan. Pour Bouguerra Soltani, la source du mal est politique. «Ceci est particulièrement dû à l'approche de l'élection présidentielle, au cours des quatre premiers mois de l'année prochaine, et qui sera précédée par le projet d'amendement de la Constitution», explique le président du MSP. Le leader islamiste accorde ainsi sa baraka aux professionnels de la spéculation qui font monter les prix à la veille du mois de jeûne Dans une allocution prononcée jeudi à la Maison de la culture de Relizane, M.Soltani a estimé que ces tentatives pour déstabiliser le front social à l'approche de la rentrée sociale coïncidant avec le mois de Ramadhan, sont une «intrusion politique non annoncée». Plus pointu dans son analyse, M.Soltani remarque que ce genre de pratiques surgit «toujours au moment où l'Algérie s'approche d'importants rendez-vous électoraux». Le président du MSP a fustigé ce qu'il a qualifié de prévisions non objectives visant à semer l'angoisse au sein de la population pour des fins politiques et électorales. «Ce sont des méthodes, propres à certains, surgissant traditionnellement dans de telles occasions, notamment la rentrée sociale ou à l'approche du Ramadhan, deux périodes sensibles» a-t-il déploré. A l'orée du mois de Ramadhan, l'Algérie, rassure M.Soltani, «enregistre une abondance de produits, ajoutée aux mécanismes mis en place pour garantir une stabilité et un équilibre des opérations de distribution tout au long du mois sacré, ainsi que celle des prix». En essayant de jouer au pompier, le leader du MSP risque de se retrouver, malgré lui, dans la peau du pyromane. D'autant qu'il continue à inciter les citoyens à croire, encore, en la chose politique, alors que le citoyen lui a tourné le dos depuis longtemps. Les dernières élections, lors desquelles la classe politique a essuyé un échec cinglant, ne sont qu'une preuve des plus tangibles de ce fiasco. La situation devient d'autant plus dramatique pour ce parti qui dispose de 51 sièges à l'Assemblée populaire nationale (APN) -en sus de sa participation à l'Alliance présidentielle, et les portefeuilles ministériels au gouvernement - qui ne bouge pas le petit doigt pour faire changer, un tant soit peu, le quotidien lamentable des Algériens. Selon certains observateurs¸ le leader du MSP veut «disculper» ses ministres, quant à leurs responsabilités directes dans l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens, lequel sera mis à rude épreuve dans seulement quelques jours, à l'occasion du mois de Ramadhan qui coïncide avec la rentrée scolaire. Il serait naïf, voire crédule, de croire, comme le prétend Soltani, que la dégradation de la situation sociale des Algériens est due à l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2009. La hausse des prix a été observée à chaque mois de jeûne. La cause sera politique si l'on juge la faillite et l'incurie relevées dans certains départements ministériels, comme celui du commerce, étant donné que l'opération de régulation des prix et de contrôle du marché appartient, en premier lieu, à ce dernier. C'est l'un des premiers acteurs capables de «barrer la route à ceux qui utilisent le mois du pardon et de la clémence pour porter atteinte au pouvoir d'achat des citoyens et exploiter leurs sentiments à la veille d'importants rendez-vous à l'image de la rentrée scolaire et universitaire, du Ramadhan ou des fêtes en doublant les prix ou en propageant des rumeurs diffamatoires». Quant à «la vigilance des citoyens», à laquelle appelle le MSP, ce n'est qu'un élément secondaire.