Le leader islamiste n'a pas manqué l'occasion pour s'élever contre le gouvernement dont il fait partie. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, semble déjà entamer la précampagne électorale pour le compte des locales du 29 novembre prochain. C'est du moins le constat qui ressort du discours qu'il a prononcé, ce jeudi à Annaba, et dirigé contre la politique suivie jusqu'à maintenant par le gouvernement dans la gestion des affaires du pays. Bouguerra Soltani, pour qui tous les moyens seraient bons pour propulser son parti au-devant de la scène politique, n'a pas manqué l'occasion de s'élever, même à demi-mot, contre le gouvernement dont il fait partie. Le leader du MSP défend l'idée relative à la nécessité de rompre avec la «politique de l'assistanat» qui va «permettre de reconstruire les classes sociales en introduisant un équilibre au sein de la société». La politique de l'assistanat, dont parle le premier responsable du MSP, n'est autre que celle suivie par les ministres de Belkhadem, notamment ceux de la Solidarité nationale et de l'Agriculture. Pour le département de l'agriculture, les plans de développement élaborés à même de juguler les différentes crises auxquelles font face les citoyens, ont montré leurs limites, voire leur échec. L'augmentation vertigineuse des prix de produits alimentaires (comme les fruits et légumes), ainsi que les produits de première nécessité (semoule) atteste en effet de l'incapacité du département de Saïd Barkat à mettre en place une stratégie susceptible de diminuer la pression qui agit actuellement sur les citoyens. Revenant sur cette question, le président du MSP, tout en estimant qu'elle résulte de la loi de l'offre et de la demande, juge qu'«il est temps de rompre avec les solutions palliatives au profit d'une vision futuriste pour le développement du pays». Le message est adressé à Belkhadem, à son ministre de l'Agriculture, et à son «office de la pomme de terre», un organisme officiel mis en place afin de remédier à la crise de la pomme de terre qui ne cesse de défrayer la chronique. Le président du Mouvement pour la société et la paix, qui fait de la crise sociale son principal cheval de bataille, omet, toutefois, de citer l'alternative adéquate à même de sortir le pays de ses crises. Il faut dire que de pareilles déclarations, faites pratiquement à chacune des sorties du leader de ce parti islamiste, ne laissent pas amorphe le chef du gouvernement, et non moins secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier, lors de l'une de ses sorties médiatiques, et revenant sur les déclarations de Soltani, a estimé qu'il est «immoral politiquement de participer au gouvernement, d'y siéger et se permettre de le critiquer». Ces deux positions, diamétralement opposées attestent d'un fait connu, la fragilité de la fameuse «alliance présidentielle», qui se débat dans ses contradictions comme un démon dans un bénitier.