Le MSP estime que cette Alliance ne répond à aucun élément de la plate-forme sur laquelle elle a été bâtie. Rien ne va plus au sein de l'Alliance présidentielle à laquelle le MSP de Bouguerra Soltani vient de donner le coup de grâce. Depuis quelques mois, les partis qui constituent cette union, ne cessent de lancer des attaques sur le travail de cette dernière. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lors de sa dernière sortie médiatique, n'y est pas allé de main morte dans ses critiques envers la politique globale suivie par le gouvernement. Le parti de Bouguerra Soltani estime que cette Alliance ne répond à aucun élément de la plate-forme sur laquelle elle a été bâtie. «Je n'accepterai jamais que mon parti s'engage dans une Alliance semblable à celle-ci après l'achèvement du mandat présidentiel». C'est en ces propos que le vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, s'est exprimé hier, sur les ondes de la Chaîne III, sur la situation de cette Alliance. Très critique envers cette union, mais aussi clair sur la position de son parti, le représentant du MSP a proposé de redéfinir l'alliance ou d'aller vers une alternance au pouvoir. Pour M.Mokri, la dernière intervention de M.Ouyahia donne gain de cause au MSP. «Il a fait un constat sévère sur la politique du gouvernement. L'Alliance est donc mal à l'aise», a-t-il déclaré. Il a proposé de remettre cette idée sur scène avec d'autres approches. Il a appelé tous les partis politiques à constituer un pacte national, après l'élection présidentielle, afin de préserver la nation. M.Mokri a reconnu, néanmoins, que cette idée qui répondait à une situation spécifique, a beaucoup servi pour la stabilité du pays. Sur les élections locales, l'invité de la Chaîne III est revenu sur le sujet du rejet de certaines candidatures «sous prétexte qu'ils appartenaient au FIS dissous». «Ces derniers sont exclus de la scène politique en vertu des dispositions de la réconciliation nationale. C'est l'argument avancé par l'administration», ajoute M.Mokri. «Sur quelle règle juridique refuse-t-on la candidature d'une personne qui n'a jamais eu de problème avec la justice ni a été impliquée dans les troubles?», s'est-il interrogé. Pour lui, l'annulation des candidatures sous ce prétexte représente un danger pour la sécurité nationale. Il a appelé, à l'occasion, les autorités concernées à reconsidérer leur vision dans ce sens pour la stabilité du pays. Le MSP a eu 280 rejets de candidature, selon M.Mokri. Suite aux recours déposés au niveau du département de Zerhouni, le parti de Soltani a eu gain de cause sur 50% de ce nombre. Le vice-président du MSP s'est déclaré cependant «confiant» pour les prochaines élections locales. L'enseignement primordial tiré par la majorité des partis lors des dernières législatives reste le taux d'abstention. M.Mokri, optimiste, estime que «du point de vue technique, cela ne sera pas le même cas pour les locales». Selon lui, l'enjeu de proximité va réparer les choses. Il a reconnu, en revanche, qu'un travail pénible demandant plus d'effort les attend pour convaincre les citoyens à aller voter. Evoquant la situation sociale du pays, M.Mokri insiste, au nom de son parti, sur l'augmentation des salaires.