Une bonne partie de nos hôtels n'est pas exploitée, faute d'application des critères touristiques. La politique touristique nationale est à revoir. Le développement du secteur en dépend. Après la période d'insécurité qui a poussé beaucoup de touristes, notamment étrangers, à déserter notre pays, les autorités nationales n'ont pas encore adopté une politique à même de booster le tourisme, actuellement au point mort. C'est ce qui ressort, en somme, de la conférence de presse qu'a animée, hier, à Alger, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M.Chérif Rahmani. Cette rencontre a porté sur le bilan de la saison touristique de l'année en cours. Un bilan loin d'être reluisant. Il est même insatisfaisant. Le ministre en charge du secteur a affiché clairement son mécontentement quant à la qualité et aux conditions ayant caractérisé cette saison. Comparativement aux pays du Maghreb, notre pays accuse un retard énorme qu'il faudra rattraper. Sur cette lancée, le ministre a déclaré qu'«on ne peut pas se comparer aux pays voisins, car nous sommes un pays en construction touristique». Toutefois, nous possédons les atouts nécessaires. Il suffit simplement que l'Etat trace une bonne stratégie afin que le tourisme prenne son essor. Il y a une absence de volonté de la part des autorités pour bien prendre en charge cette tâche. Nos hôtels sont délabrés et les prestations de service sont médiocres. Dans ce sillage, M.Rahmani a indiqué qu'«une bonne partie de nos hôtels n'est pas exploitée, faute d'application des critères touristiques». Le transport est également à l'arrêt. Les tarifs du transport aérien sont excessifs. Pour se rendre au Sud par exemple, il faut payer cher. Ce qui décourage les gens. Aussi, nos concitoyens préfèrent se rendre dans les pays voisins que d'aller visiter le Sud algérien. Sur un autre registre, M.Rahmani a souligné que la majorité des directeurs du tourisme, au niveau des wilayas, n'ont pas pris en charge le dossier du Schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat) excepté Béjaïa et Alger. «J'appelle les directeurs du tourisme des autres wilayas à le suivre», a-t-il martelé à ce sujet. Se voulant être ambitieux, le premier responsable du tourisme en Algérie a relevé une légère augmentation de la fréquentation des espaces touristique par rapport à l'année écoulée. «Globalement, il y a eu une affluence durant cette saison», note-il. Il a fait ressortir, de ce fait, 5 wilayas qui se sont distinguées dans l'accueil touristique, en l'occurrence: Aïn Témouchent, Skikda, Tizi Ouzou Béjaïa et Jijel. Déterminé à aller jusqu'au bout, il a décidé de lancer de 15 à 20 campings de type 3 étoiles, à savoir des villages touristiques dans le Sud et des campings dans le Nord. Selon des experts dans le domaine du tourisme, faire la promotion d'une destination ne se limite pas à lancer un slogan, ô combien beau! La publicité est le dernier élément de toute une politique marketing fiable. Ainsi, il convient de suivre 4 axes. Celui de la qualité du produit, du prix, du circuit de distribution et enfin de la communication. C'est ce que les spécialistes définissent par le «Marketing Mix». Une notion inconnue par nos dirigeants.