Les malades atteints de cancer bénéficient de la plus grande quote-part. Le directeur du centre hospitalo-universitaire Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, a infirmé hier, lors d'une conférence de presse, l'existence d'une quelconque pénurie en médicaments. Il met ainsi un terme à toutes les rumeurs faisant état de la «disparition» des étals de plusieurs sortes de médicaments depuis quelques semaines dans la wilaya de Tizi Ouzou. M.Mansouri s'est même étonné que l'on parle de rupture de stock alors que le budget réservé rien qu'au médicament, au sein du CHU, est passé de 23 milliards de centimes en 2003 à 130 milliards de centimes pour cette année. Selon l'intervenant, cette enveloppe est amplement suffisante pour les besoins de son établissement. Les malades atteints de cancer bénéficient de la plus grande quote-part, car les traitements de ce genre de maladie sont extrêmement coûteux avec 30 milliards de centimes par an. Viennent ensuite respectivement les maladies infectieuses, les greffes cochléaires, les réactifs, l'hépatite B et C et enfin la greffe rénale. Jusqu'au 30 juin 2008, le CHU a dépensé la somme de 50 milliards de centimes pour l'acquisition de médicaments. Le directeur du CHU a indiqué qu'afin de mettre un terme aux rumeurs, des portes ouvertes ont été organisées récemment. Ces dernières ont permis aux malades de venir s'enquérir de visu de la situation. Mme Ladjadj, sous-directrice chargée de la pharmacie du CHU, a conforté les affirmations de M.Mansouri en expliquant toutefois que la prescription des médicaments se fait dans le respect de la réglementation établie au niveau du ministère de la Santé. Ce créneau est géré minutieusement, a indiqué l'oratrice en expliquant que même pendant les journées de jeudi et vendredi, les services restent ouverts pour répondre aux demandes urgentes qui se présentent. Pour les malades cancéreux par exemple, il existe en permanence, l'équivalent de 6 milliards de centimes de médicaments en stock pour parer à toute rupture qui risque de surgir à tout moment. De même que pour les autres médicaments, ce qui est appelé un ballon d'urgence constitue une réserve de pas moins de 90 jours. Cette quantité emmagasinée ne peut être utilisée qu'en cas d'instauration d'un plan Orsec, a révélé le directeur du CHU. Ce dernier a insisté sur un fait: «La disponibilité financière est là mais il y a une nomenclature en matière de gestion du médicament, qui doit être rigoureusement respectée.» Interrogé sur le problème épineux de la surcharge dans les services des urgences médico-chirurgicales, le directeur a répliqué en informant que plus de 90% des malades évacués vers ces services, ne présentent pas réellement une urgence. Mais les accompagnateurs des malades paniquent quand l'un des leurs tombe malade. Ce qui est logique et normal et commun à tous les pays du monde. Dans les semaines qui suivront, un dispositif sera mis en place afin de permettre un filtrage médical des patients qui affluent au service des urgences. Ces derniers seront soumis, dès leur arrivée, aux paramédicaux qui apprécieront si leur cas nécessite une prise en charge d'urgence ou bien juste une consultation médicale commune. Questionné aussi au sujet de l'insécurité qui prévaut dans les mêmes services, particulièrement durant la nuit, le directeur a expliqué que beaucoup d'accompagnateurs sont paniqués quand l'état de leurs malades présente des signes de gravité. De même que la région a beaucoup souffert ces dernières années. Ce qui explique ces comportements qui doivent faire l'objet d'une compréhension. Ces accès de colère peuvent être contenus grâce à une meilleure stratégie de communication dont le processus a déjà débuté avec le recrutement des agents d'accueil, chargés d'orienter les malades et leurs familles. Le directeur a insisté sur le fait que le CHU a connu d'énormes améliorations: «Avant 2003, le CHU fonctionnait comme un simple secteur sanitaire. Actuellement, l'établissement est devenu hautement spécialisé.»