QUI NE CONNAîT PAS «des gens qui ne savaient pas lire et qui comptaient fort bien»? La véritable difficulté, estiment les spécialistes de l´éducation et de l´enseignement, c´est d´apprendre à lire; ce que l´on appelle " lire " pour savoir et comprendre le monde où nous vivons. «Je dis, précise le grand pédagogue Alain, lire des yeux; cela définit pour moi une époque de l´humanité, dans laquelle nous entrons à peine.» L´ère de l´Internet abonde dans ce sens, dans la mesure où, malgré le son et l´image, l´internaute est obligé aussi de lire et d´écrire. Ainsi, la lecture apparaît plus que jamais comme une consolation, comme un refuge. Elle devient de plus en plus un besoin. Cette responsabilité d´apprendre à apprendre la lecture, est celle de l´école élémentaire; dans nos universités, on se plaint du nombre excessif d´étudiants qui arrivent en première année ne sachant pas lire! Pour l´instant, il y a de la lecture pour tous, il reste à inciter les lecteurs à ne pas hésiter de lire. Je souhaite qu´au moins un livre, dans la dernière liste ci-dessous de notre Petite Bibliothèque de l´Eté, trouve tout de même un lecteur... Bonne lecture! «Djemina», Nassira Belloula, Média-Plus: «C´est dans l´exil, dans la solitude de l´exil que l´on commence sa vraie vie. [...] Aussi faut-il bien reconnaître que la force créatrice de Nassira Belloula, servie par un sens aigu de la poésie, par une écriture résolument affranchie, autorise le dépassement de toutes les limites des genres littéraires; car dans chaque expression, elle a mis une émotion parfaitement adaptée au contexte, aux convenances même.» «Discours sur le colonialisme», Aimé Césaire, éd. Présence africaine: «Ses écrits ont plusieurs fois relancé le dé-bat sur les problèmes d´actualité relatifs au rôle de la colonisation française. Discours sur le colonialisme est considéré comme un pamphlet anticolonialiste. Aimé Césaire y dénonce avec courage et perspicacité l´oeuvre néfaste de la colonisation fran-çaise en terre africaine. Il entre dans une grande colère lors de la promulgation de la loi du 23 février 2005 faisant implicitement l´apologie de la colonisation.» «Les Chiens rouges», Youcef Tahari, Casbah-Editions: «Qu´est-ce qu´un chien rouge? Dans le récit, on en aura amplement l´explication. Les chasseurs connaissent bien ces "chiens de sang", - ces "chiens de rouge", corrigent les puristes. C´est une race de chien créée, dit-on, pour la recherche au sang. Un commentaire s´impose; je l´ai lu ailleurs; il vaut le détour pour comprendre la terrible allusion faite par Youcef Tahari dans son livre. Il s´agit, précisent les professionnels de la chasse en Europe, de chiens spécialement " éduqués " pour retrouver le grand gibier blessé par un chasseur malhabile qui n´a pu achever "le travail". [...] Il est clair que, pour pratiquer avec succès, les chiens en question suivent un long apprentissage, et que, pour avoir de bons chiens, il faut d´abord former les maîtres...Nous allons en voir le rapport avec l´objet du livre de Youcef Tahari.» «Nuit blanche», Roshd Djigouadi, APIC éditions: «C´est une histoire simple, écrite dans le genre synopsis. [...] Aissa est un enfant de Baraki, une banlieue d´Alger " à un jet de tir-boulettes de la décharge de Oued Smar ". Il est issu d´une famille aux ressources fort modestes. Il va être mis à l´épreuve de l´héroïsme à travers des situations dignes d´être rapportées dans un grand thriller hollywoodien. Mais la réalité est là, pesante, sensible...» «Mouvement national - Des hommes et des repères», Amar Belkhodja, éd. Alpha: «Il a évidemment raison, inlassablement journaliste du présent, il veut pareillement enquêter, interroger le passé, celui qui fait, comme dit la sagesse populaire, plutôt monter au visage la couleur écarlate de l´honneur, non le rouge de la honte. Car si même la découverte est parfois lourde de déception, la vérité révélée est une valeur, un enseignement toujours enrichissant. Alors si l´on a un tel sentiment, la lecture des articles contenus dans ce livre, peut être indiquée comme un remède.»