La secrétaire d'Etat américaine qui devrait céder sa place dans quatre mois, est restée impassible sur la question, ménageant «le loup et la chèvre». La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a estimé, hier à Rabat, qu'il était grand temps de régler le conflit du Sahara occidental, précisant que les Etats-Unis soutiendraient les discussions à venir entre le Maroc et le Front Polisario. «Il est temps que ce conflit soit résolu», a notamment déclaré Condoleezza Rice lors d'un point de presse conjoint avec son homologue marocain, Taïeb Fass-Fihri. Condoleezaza Rice a affirmé: «Nous n'avons pas besoin de repartir à zéro», avant de souligner «ce que nous recherchons, c'est une solution mutuellement acceptable». Interpellée sur le différend entre Alger et Rabat, Condoleezza Rice a appelé les deux parties à avoir de bonnes relations. Ainsi, le Maroc n'a pas eu gain de cause. Le dossier du Sahara occidental, certes abordé par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue marocain, Taieb Fassi-Fihri, est resté dans l'impasse. La secrétaire d'Etat américaine est restée insensible au souhait du Maroc de voir Washington «contribuer à sortir le dossier de l'impasse». Apparemment, Condoleezza Rice a tenu beaucoup plus compte des déclarations du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui avait interpellé la secrétaire d'Etat américaine sur les questions de l'indépendance du Sahara occidental et des violations des droits de l'homme par les forces de sécurité marocaines dans les territoires sahraouis occupés. «Nous sommes profondément préoccupés de ce qui se passe dans les parties occupées par le Maroc où de graves violations des droits de l'homme sont commises. Au jour d'aujourd'hui, le Maroc détient encore dans le secret plus de 500 civils et 151 prisonniers de guerre sahraouis et il est urgent d'informer de leur sort et de les libérer, et depuis le 21 mai 2005, les protestations pacifiques des citoyens sahraouis sont continues et les graves violations perpétrées par les autorités marocaines sont quotidiennes et systématiques», avait indiqué M.Abdelaziz dans sa lettre. Aussi, pour ne point aborder les sujets qui fâchent, le souverain chérifien, Mohammed VI, a préféré éviter la chef de la diplomatie américaine. Le roi du Maroc a préféré se rendre dans la ville de Taza pour inaugurer un centre de jeunes filles, comme il l'avait fait lors du sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée, tenu le 13 juillet dernier à Paris. En effet, en dépit de la pression de la presse marocaine qui veut fourvoyer l'opinion publique sur la question sahraouie, le Maroc se trouve en fait dans une position inconfortable, notamment depuis le revers subi à l'ONU lorsque le secrétaire général de l'instance internationale, Ban Ki-moon, a dessaisi l'ambassadeur Peter Van Walsum du dossier, ce dernier ayant ostensiblement pris fait et cause pour la thèse chérifienne. Le Maroc comptait sur la visite du chef de la diplomatie américaine pour impulser les négociations sur le Sahara, avec en toile de fond, son plan d'autonomie proposé en avril 2007 comme «unique solution envisageable». Cependant, Condoleezza Rice qui devrait céder sa place dans quatre mois, est restée impassible sur la question même si en juin dernier, le président américain, George W.Bush, avait exprimé son soutien au plan d'autonomie. Avant cette visite, la presse marocaine fabulait. Comme elle a toujours fourvoyé l'opinion publique marocaine sur les tenants et aboutissants de la question sahraouie