Que l'on soit à cité Seghir, Daouadji, Targa Ouzemmour, Naciria, Dar Djebel...l'alimentation en électricité peut faire défaut à tout moment. «Les Algériens passeront un été tranquille», avait pourtant annoncé le président-directeur général de Sonelgaz sous forme de promesse sur les ondes de la Chaîne III au mois de juillet. L'été bat encore son plein. Il fait excessivement chaud. Le mercure s'est envolé. L'électricité aussi. A Béjaïa, cela a atteint un tel niveau que c'est devenu pratiquement insupportable. Les réfrigérateurs, les congélateurs, les climatiseurs doivent tourner à plein régime. Force est de constater que dans la wilaya de Béjaïa, ce n'est pas le cas. Les coupures d'électricité sont répétitives. Si elles vous plongent dans le noir à la nuit tombée, elles peuvent vous surprendre à n'importe quel moment de la journée. Que l'on soit à cité Seghir, Daouadji, Targa Ouzemmour, Naciria, la Pépinière, à Sidi Ahmed, Dar Djebal... l'énergie électrique peut s'interrompre sans crier gare. Lorsque l'on est étranger à la région et que l'on n'a pas l'habitude, c'est la panique. Ordinateurs, matériel informatique, appareils électroménagers...subissent à la longue, de fâcheux contre-coups. Les coupures se succèdent et s'étalent sur un laps de temps relativement court. «Il n'y a qu'au centre-ville et dans les anciens quartiers que l'on ignore ce phénomène», nous apprend un gérant d'agence immobilière. Les nouvelles constructions n'ont pas envahi le centre de la capitale des Hammadites. C'est la proche banlieue béjaouie qui s'est extraordinairement développée. Elle s'est étendue de manière spectaculaire en donnant naissance à d'innombrables immeubles qui ont poussé comme des champignons. De nombreux commerces longent le célèbre boulevard Amirouche qui donne l'impression de séparer les quartiers des hauteurs de la ville de ceux qui sont situés en plaine. Pizzerias, rôtisseries, magasins d'alimentation...y ont vu le jour. C'est là aussi, en périphérie, qu'est concentré l'essentiel de l'administration, des banques et des établissements scolaires. Des facteurs qui ont favorisé une surpopulation que l'on repère à vue d'oeil. «Les transformateurs ne sont pas assez puissants pour supporter une aussi grande consommation d'énergie», nous fait remarquer un habitant de la «cité Seghir». Si l'on se fie au constat de notre interlocuteur, il est légitime de se demander pourquoi les services concernés n'ont pas solutionné ce problème. Il en profite pour nous signaler un autre désagrément de taille: la distribution d'eau. «Elle se fait de 6h30 à 8h00 le matin, dans une cité, et le soir de 18h à 20h30 environ». Une résidente du quartier de la Pépinière précise: «Ce sont les mêmes horaires pour nous aussi, sauf que l'eau arrive au compte-goutte et sale.» Serait-elle donc impropre à la consommation? «Nous ne la buvons plus. Nous achetons de l'eau minérale», nous confie-t-elle. A Targa Ouzemour, c'est le même scénario, nous fait savoir un enseignant du supérieur. «L'eau est rare. Cela fait déjà plusieurs jours, qu'on ne la récupère que difficilement. La pression doit être trop faible.» L'eau, dans ce quartier, contient un taux de calcaire extrêmement élevé. Nous l'avons vérifié. Certains habitants se sont plaints de douleurs dues à ce type d'eau. Il est toutefois malheureux de constater que la wilaya de Béjaïa qui passe pour être l'une des wilayas les plus arrosées du pays, puisse autant souffrir du manque d'eau. Pour les Béjaouis, ce n'est pas la torture mais le calvaire continue.