Les deux représentants algériens ont arraché le titre olympique devant de solides adversaires. Les judokas algériens Sid Ali Lamri (-66kg) et Mouloud Noura (-60kg) se sont adjugés les titres olympiques de leurs catégories, dimanche à Pékin à l'occasion des 13e paralympiques, ouverts samedi au stade du «Nid d'oiseau». Dans une salle archicomble, les deux représentants algériens se sont illustrés de forte belle manière, en arrachant le titre suprême devant de solides adversaires et qui n'étaient pas faciles à battre. Noura, premier à entrer en jeu, a eu comme adversaire le Japonais Hirose, champion du monde en titre et un des favoris pour le sacre final. Après un début très difficile ou il était mené au score, l'Algérien a mis du temps pour se ressaisir, puisqu'il a attendu les 30 dernières seconde pour mettre un ippon propre à son adversaire qui n'en revenait pas. Ce rude combat a permis à Noura de prendre les choses en main pour la suite, sous les conseils de son entraîneur, Ouldhadj Ouidir qui croyait en la victoire de son poulain. «Je savais que Noura trouvera des difficultés, comme à son habitude lors du premier combat», indique-t-il. Mais, «une fois le premier réussi rien ne pouvait l'arrêter par la suite. C'est sa façon de combattre», précise le coach du champion olympique. La preuve est que Mouloud Noura n'a fait qu'une bouchée de ses adversaires suivants qu'il élimine par ippon même s'il reconnaît à la fin du combat de la finale: «Je réalise maintenant que la finale est autre chose que les combats des premiers tours. Contre l'Iranien Saïd Rahmati, j'ai attendu le bon moment pour contrer sa technique et lui marquer un ippon parfait. Je crois que c'était déjà dur de se qualifier à des Jeux olympiques, et encore plus dur de devenir champion olympique», a t-il déclaré lors de la conférence de presse. «Cette médaille olympique, la première dans ma carrière, récompense une année de souffrance sur tous les plans, et est le fruit d'un dur labeur. Je la dédie à mon coach, mes amis et surtout ma famille à qui j'ai promis de revenir avec l'or de Pékin», conclut le nouveau champion olympique algérien. Pour le second athlète algérien engagé dans cette journée, Sid Ali Lamri, le sacre final n'était pas facile à se dessiner. Après avoir était exempté du premier tour, Lamri rencontre en quart de finale l'Azerbaidjanais Alishovi qu'il battra avec deux chidos. Une entame de la compétition qui mettra davantage en confiance le judoka algérien pour la suite. En quart de finale, Lamri rencontre l'Iranien Andar Golmohammadi, vainqueur au 1er tour par ippon de l'Azerbaidjanais Karpeniuk. L'Algérien remporte le combat par «mobilisation», ce qui lui ouvrit le chemin de la finale, contre une vieille connaissance, le Japonais Fujimoto Hantei-Gachi, vainqueur en demi-finale face au coriace cubain Sanchez par ippon, au temps additionnel. Cette finale, nullement appréhendée par Sid Ali Lamri, a tenu toutes ses promesses, puiqu'elle opposait deux des meilleurs judokas de la catégorie (-66kg). Les cinq minutes du temps réglementaires n'ont pas suffi pour départager les deux judokas, qui étaient contraints d'aller au temps additionnel ou appelé communément en judo «la mort subite». Le représentant algérien, qui était supérieur physiquement a eu le dernier mot en forçant son adversaire à se rendre à l'évidence et abandonner après un étranglement sur le tatami, permettant à l'Algérie de remporter sa seconde médaille d'or en une seule journée en judo, une première dans l'histoire du handisport algérien. «Je pense que je mérite amplement ce sacre que je cherchais depuis Athènes où j'étais un des favoris, mais j'étais sorti par la petite porte par manque d'expérience. Aujourd'hui, je ne peux qu'être ravi de ma médaille qui récompense les efforts qu'on a tous fournis durant cette année olympique», a déclaré Sid Ali Lamri lors de la conférence de presse. «On a tous souffert dans la préparation, tout le monde doit savourer cette consécration et moi un peu plus. Je crois que cette médaille d'or m'était destinée et rien ne pouvait entraver mon chemin pour le sacre. Cette médaille je la dédie au peuple algérien, à mes amis et surtout à ma fille...», a souligné Lamri en larme devant ses coéquipiers et les membre de la délégation algérienne dont le ministre de la Solidarité, M.Ould Abbès et l'ambassadeur algérien en Chine, M.Djamel Eddine Grine et le président du Comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf. Pour l'entraîneur national de judo, M.Ouidir, qui a perdu sa voix en criant ses conseils à ses protégés, ses «athlètes se sont comportés convenablement durant tout leur séjour, et les résultats obtenus jusqu'ici sont la récompense attendue.» Ouidir poursuit: «pour l'instant, je ne réalise pas l'ampleur des deux médailles, surtout après ce qu'on a vécu durant la séance de classification où on nous a assommé par le déclassement de quatre de nos potentiels médaillés olympiques. Ce qui est sûr, c'est que ces sacres sont mérités et je félicite nos judokas qui j'espère ouvriront le chemin de la consécration pour leurs coéquipiers dès demain en en judo ou en athlétisme, et je souhaite d'autres médailles».