Ce jeu ancestral, l'matrag, très répandu à l'ouest du pays, est revenu de loin. Quand le désert culturel nous envahit, on puise dans nos traditions pour meubler les nuits ramadhanesques. Loin des feux de la rampe et sans aucun artifice, des vieux, des jeunes et moins jeunes se livrent, pendant de longues heures, à leur jeu traditionnel et local préféré, l'matrag ou l'art de la matraque. Des duels «olympiques» purement sportifs mais caractérisé par la hargne de vaincre, sont proposés. Comme un leitmotiv, quelques minutes après la rupture du jeûne des vieux, jeunes moins jeunes assistent à la fiesta populaire proposée au quotidien. Pour le visiteur d'Oran, le scénario qui lui est, spontanément, offert, donne l'image d'un groupe qui se livre, follement, à une bataille rangée entre gangs. Et pour l'habitant d'Oran, la matraque est une activité qui ne trouve d'espace, pour s'exprimer, que pendant les nuits du mois sacré. La fiesta commence dès l'entame des premiers virages des duels. Jusqu'à une heure tardive, les Oranais ouvrent droit à des acrobaties et des techniques, hautement appréciées et dignes du sport régi par des règles bien définies. Aucun dépassement ni dérapage ne sont permis. Car, la finalité dans ces voltiges est d'apprendre aux jeunes le jeu de la matraque. Aussi, les soirées du Matrag sont ponctuées par les rythmes traditionnels de la musique d'El Guellal ou encore ce que l'on appelle ailleurs le bendir et la gasba, animés, gratuitement, par des troupes locales. Ces troupes folkloriques se présentent sans qu'on fasse appel à leurs services. La ville d'Oran, se distingue par cet éternel jeu traditionnel qui est l'matrag qui veut dire littérairement la matraque. Un jeu ancestral qui n'est pas trop loin de la famille de l'escrimerie, régie par des règles qu'aucun joueur ne peut bannir. L'matrag ou «l'escrimerie oranaise» est un jeu sacré qui remonte très loin dans l'histoire de la ville d'Oran. Ceinturée de deux joyaux architecturaux, la place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes) est encadrée du haut par l'Hôtel de ville (siège actuel de l'APC d'Oran), du côté ouest, le théâtre régional Abdelkader Alloula (ex opéra d'Oran). Un bloc culturel par excellence et un panorama qui laissent supposer que la place d'Armes et la ville d'Oran sont éternellement liées aux activités folkloriques. Sur un autre plan, contrairement au reste du pays, la ville d'Oran se distingue, chaque année, par une animation «tapageuse» pendant le mois de Ramadhan. En plus de la balade nocturne au front de mer, la ville d'Oran, offre contrairement, à l'été passé, un programme riche et varié concocté par la direction de la culture. La quasi-totalité des espaces culturels que compte la wilaya d'Oran se mettent de la partie. Des spectacles artistiques et culturels diversifiés sont proposés. Le Palais des arts et de la culture d'Oran prévoit 17 manifestations comprenant: des représentations théâtrales, des conférences et des chants religieux. En collaboration avec le consulat d'Espagne, le Musée national Ahmed-Zabana organise une rencontre culturelle appelée «la vie en Méditerranée».Le théâtre régional Abdelkader Alloula propose vingt sept représentations théâtrales, soit une moyenne d'un spectacle chaque nuit. Le cinéma revient en force avec une série de films documentaires, avec à l'affiche, le défunt Rouiched. Plusieurs films auxquels a pris part le célèbre interprète de Hassan Terro seront projetés. La division socioculturelle de la municipalité d'Oran inscrit, pour sa part, plusieurs autres activités qui seront domiciliées au niveau des espaces qui lui sont administrativement rattachés tels que le Conservatoire municipal Ahmed-Wahby, les salles de cinéma Colisée et Pigalle.