Le président de la Caci pense que la prise de participation, fixée à 51%, ne va pas freiner l'investissement étranger. Les nouvelles mesures introduites sur l'investissement étranger en Algérie continuent de susciter le débat. Désormais, les opérateurs étrangers sont obligés de s'associer avec des opérateurs nationaux. «Nous ne sommes pas le seul pays à avoir introduit de pareilles mesures en matière d'investissement étranger», a indiqué le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Boualem Bendjaber. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M.Bendjaber a affirmé que dans les pays du Golfe, l'investisseur étranger est également obligé de s'associer avec un opérateur local pour s'installer. Défendant l'économie nationale, le patron de la Caci pense que cette décision est dans l'intérêt de l'économie nationale. «Nous gardons un contrôle total sur les investissements et nous avons la possibilité d'orienter les futurs projets», a-t-il précisé. Effectivement, la participation des entreprises algériennes dans des projets d'investissement à hauteur de 51%, va consolider davantage l'économie nationale. M.Bendjaber souligne, par ailleurs, que le problème qui se pose n'est pas celui du contrôle des investissements, mais plutôt celui de l'orientation. Preuve en est, dit-il, plusieurs projets d'investissement sont concentrés dans le domaine de l'immobilier. Dans ce sens, le président de la Chambre de commerce et d'industrie affirme qu'il faut tout revoir et débattre des orientations de la politique d'investissement en Algérie pour définir les secteurs qu'il faut promouvoir tels que le tourisme, l'industrie, l'agroalimentaire. Dans son exposé, M.Bendjaber n'a pas manqué de relever les conséquences de cette mesure sur le volume des investissements étrangers. Va-t-elle induire une réduction du volume des investissements étrangers? Le patron de la Caci dit qu'il est incapable pour le moment d'évaluer son impact sur les capitaux étrangers: «Je ne peux pas dire que cette mesure va réduire les investissements», a-t-il avancé. Pour lui, ce n'est pas cette mesure qui va freiner l'investissement étranger. «Je ne crois pas que la participation majoritaire des entreprises algériennes risque de bloquer l'investissement», a-t-il ajouté. Pourquoi? Pour la simple raison que le blocage des investissements ne date pas d'aujourd'hui. Il a rappelé, dans ce sens, que des intentions d'investissement estimées à 50 milliards de dollars sont bloquées depuis plus d'une année au niveau des institutions. Il faudrait savoir plutôt pourquoi ces sommes sont bloquées? s'est-il interrogé. Afin de pouvoir mesurer l'impact de ces nouvelles orientations sur le terrain, l'invité de la Radio a préconisé d'établir un bilan total des investissements étrangers réalisés jusqu'à présent et les domaines concernés. Le volume d'investissement étranger est estimé à plus de 10 milliards de dollars. Revenant sur la promotion de l'investissement national, M.Bendjaber pense que des opérateurs publics peuvent engager des projets d'investissements sans recourir à des étrangers. Selon lui, beaucoup d'opérateurs nationaux publics ou privés peuvent investir dans la production du ciment qui enregistre un déficit de 3 à 4 millions de tonnes par an. «Ce n'est pas difficile de ramasser les liquidités dans les marchés publics», a-t-il indiqué en affirmant qu'il y a suffisamment d'épargne pour créer des groupes économiques. «Je suis certain qu'au niveau des SGP, il y a plusieurs projets d'investissement qui sont bloqués pour cause de l'option affichée par les pouvoirs publics, selon laquelle il n'y aurait plus d'investissement public», a-t-il assuré. La création de groupes économiques mixtes (nationaux-étrangers) permettrait de contrôler l'investissement à 100% et même d'éviter tout transfert (indu) des capitaux à l'étranger. Enfin, il y a lieu de souligner que le débat sur les investissements étrangers en Algérie ne fait que commencer. Les mesures introduites récemment par le gouvernement restent ambiguës pour les opérateurs nationaux et étrangers.