La réhabilitation de la journée pédagogique arrive à un moment qui rend difficile son application. Depuis samedi, les enfants ont renoué avec leurs habitudes scolaires. Leurs enseignants les ont précédé d'une semaine, soit quatre jours après la reprise de l'encadrement administratif. La rentrée scolaire a été bien singulière. Outre la surcharge des classes qui a touché les établissements du cycle moyen, il y a lieu de relever la décision de réhabiliter la journée pédagogique dans les emplois du temps des enseignants. Un fait qui ne manquera pas d'induire une situation exceptionnelle dans le secteur sur fond d'appréhensions en ce qui concerne notamment les conditions de travail. Les responsables des établissements et les enseignants gèrent tant bien que mal la nouvelle situation issue de la réforme du système éducatif. Si au niveau du palier primaire, les choses ont été faciles, vu les moyens mis en oeuvre pour faire face à tous les imprévus et recevoir les 11.581 nouveaux écoliers, il n'en est pas de même pour le palier moyen qui va supporter les élèves de 6e et 5e années admis au cursus moyen. Dans les CEM, la tension est d'ores et déjà perceptible. Les difficultés se situent aussi bien au niveau de l'encadrement pédagogique qu'au niveau des structures d'accueil. La solution au manque d'enseignants et professeurs est attendue du côté des différents concours de recrutement organisés cette année et dont les résultats se font encore désirer. En effet, on parle de 563 nouveaux enseignants et instituteurs recrutés pour résorber le déficit existant dans le secteur. En sus, 164 instituteurs et professeurs ont obtenu des diplômes universitaires, après avoir subi une formation à distance et 700 autres seront inscrits cette année à ce propos. En matière d'équipement, 3 CEM et 70 salles de cours ont été livrés pour accueillir les collégiens et alléger le fardeau du manque de locaux dans le cycle moyen. En effet, le CEM Nacéria, par exemple, est passé de 19 à 23 divisions scolaires cette année et le nombre d'élèves a augmenté sensiblement, ce qui va pousser la direction de cet établissement du chef-lieu de wilaya à allonger les horaires des cours quotidiennement en allant jusqu'à huit heures au lieu de sept heures seulement les années passées. Il est également envisagé le prolongement des cours les lundis et jeudis après-midi, pour arriver à une organisation pédagogique prenant en compte la pression générée par le nombre d'élèves accueillis au CEM. En matière de manuel scolaire, la direction de l'éducation a pris toutes ses dispositions à cet effet, si l'on en croit les propos d'un responsable. Selon ce dernier, 1,3 million de manuels, tous paliers confondus, sont déjà disponibles. L'autre élément qui singularise la présente rentrée scolaire réside au niveau des emplois du temps de l'enseignement moyen. En effet, une note ministérielle réhabilite la journée pédagogique. Les enseignants de chaque matière auront de ce fait une journée libre par semaine. Cette journée sera consacrée pour la formation et les rencontres pédagogiques avec les inspecteurs. Une bonne chose en somme. Mais la réhabilitation de la journée pédagogique arrive à un moment qui rend difficile son application. Devant la surcharge des classes du moyen, il est, de l'avis même des administrateurs, assez compliqué de placer 21 heures de cours (volume horaire d'un professeur du moyen) dans cinq journées dont deux (lundi et jeudi) comptant seulement 4 heures. De ce fait, l'année scolaire ne sera pas facile dans le cycle moyen cette année. C'est le moins qu'on puisse dire.