L'artiste n'est pas allé par quatre chemins pour leur rendre la monnaie en les faisant bouger durant toute cette soirée, une manière de leur dire que vous n'êtes pas venus pour rien. Le complexe culturel Laâdi-Flici du Théâtre de verdure a abrité, dimanche dernier dans la soirée, un concert de chants animé par le chanteur kabyle Rabah Asma, dans le cadre du programme du mois de Ramadhan que l'établissement Arts et Culture a élaboré. Une heure après la délivrance de «El Adhan d'El Maghreb», tout le monde prend le chemin vers le Théâtre de verdure. Les guichets sont pris d'assaut. En un minimum de temps, les halls de l'établissement sont déjà archicombles. Les fans de la chanson rythmée étaient au rendez-vous, malgré le problème de transport qui laisse à désirer. Malgré tout, ils sont là. C'est la première fois, depuis le début du Ramadhan, que l'établissement Arts et culture a drainé autant de monde qu'aujourd'hui. Une fois dans la salle qui offre désormais un cadre beaucoup plus agréable aux présents, la présence des familles est extraordinaire. Une note d'espoir... Le chanteur du jour a tenu à remercier toute l'assistance qui s'est déplacée pour assister à son gala et par gratitude, Rabah Asma n'est pas allé par quatre chemins pour leur rendre la monnaie en les faisant bouger durant toute la soirée, une manière de leur dire que vous n'êtes pas venus pour rien. Ainsi, il interprétera un panachage de nouvelles et d'anciennes chansons qui puisent leurs thèmes dans le sentimental et le social, et dont les musiques sont très variées: la salsa, le folklore kabyle et même la musique du khalidji, tel que lkaras yaghla, lahlu yerkhes, Qui lbarah qui lyoum, Taichi dyma, Sbah el kheir à dzayer et bien d'autres. Cependant, quelle que soit sa modestie, Rabah est l'auteur des textes que toute l'assistance a repris en choeur pour l'accompagner. Il est évident qu'il y a une symbiose totale entre son public et son groupe composé de cinq musiciens en l'occurrence Belaïd Abranis à la rythmique, Nadir Laïchour au clavier, un batteur, un bassiste et un drabki (percussionniste). Musicalement, il a maintenu avec adresse la fidélité à ses racines kabyles et l'ouverture vers d'autres horizons musicaux. Si Rouibah, comme le surnomment, à juste titre, ses nombreux admirateurs reste toujours dans la lignée dans son style de musique du chant kabyle, qu'il s'est tracée depuis. Mais loin de rester dans une tradition fermée, il l'a adaptée aussi à la musique moderne comportant de nombreux arrangements à base de synthétiseurs et de guitares électriques. Il n'a en rien trahi sa vérité de fond: son chant et les percussions viennent de la tradition. Sa voix est magnifique...Rabah Asma en concert est un vrai bonheur. Enfin, il est à noter que cet artiste a une voix d'une pureté unique, il est auteur-compositeur de ses chansons. Rabah Asma confirme son talent par son style original et son répertoire harmonieux. Notons qu'il s'est initié à la chanson chez les scouts. Admirateur de Slimane Azzem, Cheikh El Hasnaoui, Lounis Aït Menguellet, Hnifa, Dahmane El Harrachi, Guerrouabi, El Anka, ainsi que d'autres chanteurs occidentaux et orientaux. A 16 ans il tente, en vain, de se frayer un chemin dans le monde musical. Sans se décourager, il part en France et en 1985, il réussit à s'imposer par ses mélodies, un mélange de styles kabyle et marocain. Mais, c'est en 1987 que tout le pays le découvre grâce à son album Ayadhu ou (Le Vent). Et, depuis, le vent n'arrête pas de souffler pour lui.