Plusieurs villages de la commune de Tirmitine, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, sont en danger permanent. Les maladies à transmission hydrique les guettent depuis le début de l'été. Le risque émane, en effet, d'un déversement d'eaux usées dans les conduites d'alimentation en eau potable. Les trois villages aux avant-postes de ce danger, à savoir Abarane, Azemmour Oumeriem et Laqsar, ont vécu ces trois derniers mois sous la menace d'une contamination. A l'origine de cette situation, qui perdure encore devant les regards médusés des villageois et l'impuissance des autorités, une décision de dévier la conduite des eaux usées pour permettre la réalisation d'un projet de construction. L'opération lancée, les eaux usées ont été laissées à l'abandon pour se déverser dans une conduite d'eau potable qui dessert les trois villages en question. Et depuis, cette situation est tombée dans l'oubli, malgré les incessantes protestations des citoyens. Selon ces derniers, des courriers ont été adressés aux services concernés. Mais, malgré les promesses, les choses sont restées inchangées. Les citoyens rappellent également que le wali a été informé, mais les réponses émanant des directions de l'hydraulique et de l'Algérienne des eaux ne sont pas favorables. A tous les niveaux, on affirme que le traitement de cette situation nécessite un chapitre budgétaire spécial. Cependant, l'enveloppe financière réservée aux travaux se fait désirer. Et le danger est réel. La population a tendance à perdre patience. Par ailleurs, en plus de ce danger de voir des maladies à transmission hydrique se déclarer, la distribution de cette eau potable n'est pas régulière. Au niveau du village Abarane, les habitants affirmaient que ce liquide, même exposé à des risques avérés, n'arrive cependant dans les robinets que très rarement. Ils remettent en cause les méthodes de gestion des affaires de la population par les autorités qui ignorent leurs administrés, notamment devant un aussi grand danger. Au niveau des trois villages, l'indignation est grande. La colère est visible. Les citoyens se sentent abandonnés. La menace est imminente en ces mois de chaleur estivale. Les maladies à transmission hydrique sont, dans certains pays sous-développés, causées par les eaux dormantes exploitées à des fins de consommation humaine. Dans notre pays, ces MTH ne sont pas dues aux mêmes raisons uniquement, mais davantage à une gestion bureaucratique. Les lourdeurs des démarches administratives pour débloquer un chapitre budgétaire pourraient causer des dégâts humains qui, eux, ne sont pas réparables, même éternellement. En tout état de cause, les citoyens à Abarane, Azemmour Oumeriem et à Laqsar mitoyen du chef-lieu, attendent avec impatience la séparation de ces deux conduites à usages différents et qui ne devraient jamais se rencontrer comme deux droites parallèles.