Le gazoduc à Bouira détruit par une bombe Embuscade à Ahnif : 1 mort et 3 blessés C'est au lieu dit Oued Lekfif à 3 kilomètres du chef-lieu de la commune d'Aomar qu'une bombe de fabrication artisanale a détruit 15 mètres de cet ouvrage stratégique. Les auteurs, selon les premiers indices de l'enquête, seraient ces terroristes menés par Kazouit, originaire de la daïra en cavale depuis 1995 et qui serait à la tête d'un groupe de vingt personnes qui avaient dressé un faux barrage mercredi dans la nuit et qui s'est soldé par l'assassinat de 3 personnes. Signalons, par ailleurs, qu'un groupe chargé de la surveillance de ce gazoduc avait été victime, l'année dernière, d'un attentat qui avait coûté la vie à 7 patriotes, tous d'Aomar et de Djabahia. Profitant du relief dense et accidenté, le groupe a de tout temps élu refuge dans la forêt de Rabta qui s'étend sur les territoires des daïras de Kadiria et Draâ El-Mizan. Dès l'explosion de la bombe vers 4 heures les forces combinées ont engagé une opération de recherche et de ratissage qui se poursuit encore. Nous avons aussi appris qu'au même moment, à l'extrême est de la wilaya, c'est un groupe de gardes communaux assurant la sécurité du tronçon Ahnif-Thamalahth à quelque 37 kilomètres du chef-lieu de la wilaya, qui sont tombés dans un guet-apens tendu là par la phalange dirigée par Taoufik Hassen. Le bilan s'élève à un mort et deux blessés dirigés sur l'hôpital Mohamed-Boudiaf où ils ont été admis en urgence. L'un des blessés est dans un état critique. La simultanéité des actes fait croire que cette recrudescence de la violence entre dans un cadre organisé et planifié par les hordes de Hattab pour accentuer la peur et la psychose à l'approche des élections. Par-delà ces deux attentats, il y a lieu de signaler que c'est toute la Kabylie qui est ciblée. N'en déplaise à Smaïl Mira, la bombe qui a secoué Tazmalt, faisant 7 morts et une trentaine de blessés, ne visait pas uniquement la garde communale. Il serait presque un truisme de dire que le Gspc a entrepris depuis quelques semaines, une stratégie de l'escalade afin de desserrer l'étau qui entoure les fiefs des groupes armés, d'un côté, et d'engager les populations dans une agitation encore plus appuyée contre les autorités. A cet égard, le Gspc se garde bien de revendiquer cet attentat, bien au contraire, ses hommes et ses groupes de soutien feront en sorte de l'endosser au pouvoir et de le justifier par la volonté de celui-ci d'entretenir l'amalgame et de faire diversion quant à la véritable crise qui agite la région depuis plus d'une année. Les faits sont là pour appuyer cette affirmation. Au moins 50 agents des services de sécurité (militaires et GLD) ont été tués depuis un mois. Le corps de la gendarmerie a été neutralisé et des attentats ont ciblé les civils et plusieurs chauffeurs de taxi ont été abattus à la sortie des villes. Le développement économique de la région a été étouffé pour très longtemps et les perspectives de l'investissement réduites à néant. Cette situation fait que la Kabylie se trouve livrée à un groupe d'hommes d'affaires qui a totalement phagocyté la région, au moment où les services de sécurité sont neutralisés. Ceux-ci sont soit occupés par la lutte contre plusieurs fiefs du Gspc (l'armée et les GLD), soit par la gestion des «turbulences urbaines» (la police), soit cantonnés dans leur QG après avoir été discrédités (la gendarmerie). Après cela, tout peut arriver.