L'utilisation d'hélicoptères permet de supposer que l'attaque est imminente. L'encerclement de la forêt de Djeridat, la venue depuis Tizi Ouzou d'un renfort aperçu à Mergueb et les moyens déployés par l'armée sont des indices qui montrent que la bataille est importante. La difficulté rencontrée par les forces de sécurité dans leur attaque des derniers retranchements du Gspc dans la localité de Djeridat s'est encore soldée par la blessure, mercredi, d'un militaire. Toute la forêt qui entoure ce qui, à partir d'une vue aérienne, semble être une base des hordes de Hassan Hattab, est minée. Le renfort par des personnels spécialisés dans ce type de terrain et l'utilisation d'hélicoptères permettent de supposer que l'attaque est imminente. La présence d'un groupe terroriste aperçu, mercredi, dans la localité de Mergueb, lieu où s'est produit le plus important massacre de civils à Bouira (plus de 18 personnes) en 1995, est analysée par les spécialistes comme un moyen pour tenter de desserrer l'étau autour de Djeridat. Cette astuce est identique à celle utilisée lors du premier encerclement et qui avait visé le gazoduc reliant la station de pompage de Passala vers Dellys, saboté pour la septième fois depuis l'émergence du terrorisme en 1991, au lieu dit Oued Lekfif, à 3 km du chef-lieu de la commune d'Aomar. Les auteurs, selon les indices de l'enquête, seraient des terroristes menés par Kazouit, originaire de la daïra en cavale depuis 1995 et qui serait à la tête d'un groupe de 20 personnes, qui avaient dressé un faux barrage la nuit précédente et qui s'était soldé par l'assassinat de trois personnes. L'occupation de ce lieu hautement symbolique, puisque Hattab y avait un commandement détruit il y a moins de cinq mois, et où avait été retrouvé un PC avec des couvertures, un matériel sophistiqué...Signalons que depuis l'encerclement de la forêt qui permet l'accès à Z'barbar et à la région de Boumerdès, un groupe a été signalé à Djabahia. Il serait dirigé par un natif de Boghni, lieutenant fidèle du chef du Gspc. Quelque 200 terroristes se seraient déplacés pour réorganiser les groupes à la suite de la défection du chef local, mais aussi à la suite de leurs nombreux revers. La recrudescence des actes à mettre à l'actif du GIA depuis Médéa jusqu'à l'ouest du pays, joue en faveur du Gspc qui privilégie une phase d'accalmie pour mieux organiser ses rangs. La simultanéité des actes «fait croire que cette recrudescence de la violence entre dans un cadre organisé et planifié par les deux frères ennemis en apparence, mais alliés dans le fond», estime un observateur averti de la scène sécuritaire.