Les états-majors disent qu'ils ignorent complètement le contenu de la nouvelle Constitution. L'annonce faite par Ouyahia sur l'imminence de la révision de la Constitution n'a pas eu l'effet d'un électrochoc sur la classe politique, toujours tétanisée par cinq années d'immobilisme imposé. En revanche, la fièvre a déjà gagné les états-majors des trois partis de l'Alliance présidentielle. Pour le FLN, le RND et le MSP, le compte à rebours a commencé dès le coup de sifflet donné par le chef du gouvernement annonçant «la très, très» proche révision de la Constitution. Aussi, les trois partis s'apprêtent-ils à retrousser les manches pour réactiver la machine électorale de l'alliance. D'ailleurs, une réunion informelle sera tenue avant la fin du mois en cours pour préparer la feuille de route du prochain sommet prévu pour début octobre. L'on n'écarte pas l'éventualité de la tenue de meetings communs aux trois partis pour expliquer le contenu du projet de révision de la loi fondamentale. «La déclaration de M.Ouyahia confirme que nous sommes sur la même longueur d'onde», a indiqué hier le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja dont le parti prendra les commandes de l'Alliance prochainement. Le parti majoritaire affirme que tout est fin prêt et qu'il attend juste le feu vert de la Présidence pour mettre en marche sa machine. «Nous avons pris toutes nos dispositions pour assurer une large mobilisation des militants au niveau de la base», a-t-il précisé. Le MSP, qui est en phase d'achever sa restructuration, va se consacrer au dossier de la présidentielle. «Nous allons dégager une stratégie lors du conseil consultatif qui se tiendra en octobre prochain», a déclaré le président du conseil consultatif, M.Abderahmane Saïdi. Le RND n'y est pas indifférent. Ce dernier dit qu'il va mobiliser tous ses moyens pour soutenir la candidature du président pour un troisième mandat. Les partis de la coalition ne sont pas les seuls à avoir entamé les préparatifs pour la course présidentielle. Le Front national algérien (FNA) est déjà à un stade avancé. «Notre programme est déjà fait et les bureaux de wilaya sont en mouvement», a affirmé son président, Moussa Touati. Le candidat à l'élection présidentielle de 2009 compte effectuer des sorties sur le terrain à partir du mois d'octobre. «Nous sommes en train d'élaborer une étude sociale et économique de la société pour identifier les failles du régime», a indiqué M.Touati. Pour sa part, le Parti des travailleurs préfère temporiser. «Nous avons tout le temps pour nous préparer au rendez-vous électoral», a déclaré le député Ramdane Taâzibt. Le parti préfère, explique-t-il, s'étaler actuellement sur les préoccupations des citoyens. Habituée aux échéances électorales depuis 1999, la secrétaire générale du PT présenterait certainement sa candidature à l'élection. La liste des candidatures ne vient que de commencer. Par ailleurs, la classe politique reste déconnectée du sujet de la Constitution. Les déclarations du chef du gouvernement faite, avant-hier, sur le sujet n'ont pas balayé le flou entourant le projet. Les états-majors disent qu'ils ignorent complètement le contenu de la nouvelle Constitution. Que ce soit de la coalition ou du moins de l'opposition, les partis ne sont pas informés. Ces derniers sont restés sur leur faim en attendant un signal d'en haut. Mis à part l'article 74 portant sur le nombre des mandats, les partis n'avancent aucun texte.