Comme à l'accoutumée, Hacène partage avec l'assistance le serment qu'il a fait en inaugurant ses soirées avec les oeuvres du défunt Matoub Lounès. Les frémissements de la vie nocturne se font à nouveau sentir, de manière progressive, ces derniers jours sur les boulevards de la capitale. A cette occasion, les institutions culturelles et artistiques redoublent d'animation au fur et à mesure que le mois de Ramadhan avance et que dans quelques jours, il tirera à sa fin. Les citoyens qui, au début du mois de jeûne, envahissaient les salons de glace et les boutiques pour faire du shopping pour la rentrée scolaire, transgressant les animations qui leur étaient proposées par les structures culturelles, affluent ces jours-ci en grand nombre vers ces dernières. L'une d'elles est l'Office national de la culture et de l'information où se tient la manifestation musicale qui accueille à l'affiche, la star de la chanson sentimentale kabyle, Hacène Ahrès et Amar Ourabah. Il a suffi d'un concert de qualité et dont le succès a fait le tour de la ville pour que les spectacles de la manifestation qui se déroulaient, au début devant une salle vide, retrouvent un public aussi nombreux qu'enthousiaste. Pour la première partie du spectacle, le public a surtout été séduit par la prestation de Amar Ourabah qui a gratifié le public d'un concert mémorable, au cours duquel il a interprété avec savoir-faire tout un répertoire finement équilibré, un régal de chants populaires de notre intarissable patrimoine. L'autre tête d'affiche, la star de la soirée, tant attendue par ses fans est Hacène Ahrès, celui à qui on a réservé un accueil digne d'une star. La salle l'a reçu majestueusement. Comme à l'accoutumée, Hacène partage avec l'assistance le serment qu'il a fait en inaugurant ses soirées avec les oeuvres du défunt Matoub Lounès, une manière à lui de lui rendre hommage. Un geste qui l'honore de plus en plus, vu l'intérêt que le public de la chanson d'expression kabyle porte au rebelle même après sa disparition. L'assistance a énormément apprécié le geste de Hacène Ahrès en l'applaudissant fébrilement. Après cet hommage, l'artiste fait voyager ses fans avec son répertoire très riche en interprétant des chansons, l'une après l'autre, toutes de ferveur et de larmes telles que Sedhsit (fais la rire), Khas rouh (tu peux partir), Tabrats Bwul (la lettre du coeur) etc. Tout ce que chante Ahrès a un lien avec ce que le coeur endure dans une société où l'amour est interdit. Ses chansons sont un brassage de regret du temps passé et un cri de détresse du temps présent. Il a terminé son spectacle avec des chansons rythmées pour briser l'atmosphère qu'il a créée comme pour leur demander d'essuyer ses larmes, car après tout la vie continue. A la fin de la soirée, le public a envahi la loge pour remercier son artiste et aussi pour prendre des photos souvenirs. Il n'en demeure pas moins que la soirée était inoubliable.