L'artiste n'a pas failli à la règle. Il a enclenché son récital avec une chanson d'amour très belle de Matoub Lounès. C'est une soirée très douce qui a été animée par Hacène Ahrès lundi en soirée à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Les fans de la chanson sentimentale étaient nombreux dans la grande salle dont les travaux de réfection sont récemment achevés. La salle de spectacle offre désormais un cadre beaucoup plus agréable aux spectateurs. La présence des familles est remarquable. D'autres artistes ont tenu à marquer de leur présence ce gala de Hacène Ahrès en guise de soutien. Le chanteur du jour a tenu d'ailleurs à les remercier une fois sur scène. Parmi les artistes invités de ce spectacle, on pourrait citer une grande figure de la chanson kabyle, à savoir Chérif Hamani. Mais il n'était pas le seul. Il y avait aussi le talentueux Ali Méziane ainsi que le chanteur engagé Ali Ideflawan. La première partie de la soirée a vu monter sur scène un ancien chanteur: Taleb Tahar. Celui-ci a enchanté l'assistance avec ses vieilles chansons pleines de nostalgie. Des chansons immortelles qui resteront témoin d'une époque que beaucoup qualifient de belle, malgré tous ses aléas. Belle parce que l'amour, tel que celui chanté en cette soirée par Taleb Tahar, avait une image pleine de romantisme et idéale. Les chansons de Taleb Tahar ont été très appréciées par le public qui, dans sa quasi-totalité, était jeune. Taleb Tahar était juste accompagné de sa guitare, d'un bendir et d'une percussion. Lorsqu'il est monté sur scène, Hacène Ahrès a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements. La salle l'a reçu triomphalement. Hacène Ahrès invite aussi la nostalgie dans ses différentes sorties. C'est au début des années 1990 que Hacène Ahrès est sorti de l'anonymat grâce à son talent, à ses belles chansons mais aussi grâce à l'aide précieuse de Matoub Lounès qui, en 1992, lui a offert l'opportunité de se produire en avant-première, à l'Atlas d'Alger devant des dizaines de milliers de personnes. Parce que Hacène Ahrès n'est pas ingrat, il a fait le serment de commencer ses galas avec une chanson du Rebelle et ce, depuis l'assassinat de ce dernier en 1998. Lundi dernier, Ahrès n'a pas failli à la règle. Il a enclenché son récital avec une chanson d'amour très belle de Matoub: Uzu n'tayri. L'assistance a énormément apprécié le geste de Hacène Ahrès en l'acclamant fébrilement. Après cet hommage, l'artiste se lance dans son répertoire très riche en interprétant coup sur coup des chansons toutes de passion et de larmes: Sedsit (fais-la rire), Khas rouh (Tu peux partir), Tabrats Bwul (la lettre du coeur) etc. Tout ce que chante Ahrès a un lien avec l'amour impossible ou inaccessible. Ses chansons sont un malaxage de regret du temps passé, de complainte et de remontrances. Dans la salle, il s'en est trouvé même qui n'ont pas pu retenir leurs larmes. Car les chansons de Hacène Ahrès font voyager dans le temps passé et, malheureusement, elles ne laissent transparaître aucune once d'espoir. C'est peut-être pour cette raison qu'elles ont cette faculté de marquer les esprits. Hacène Ahrès a réussi à régaler ses fans en cette soirée ramadhanesque qui a brisé la monotonie des premiers jours. Il a même chanté deux autres chansons de Matoub Lounès car il a senti que le public en demandait. Il a terminé son spectacle avec des chansons rythmées comme pour essuyer ses larmes. A la fin de la soirée, le public a envahi la loge pour remercier leur artiste et aussi pour prendre des photos souvenirs.