En politique rien n'est immuable. Par conviction ou par intérêt, tout converge pour peu que le facteur commun soit trouvé. C'est le cas pour le FLN et le RND, au niveau de la wilaya de Bouira. Depuis l'installation de l'Assemblée populaire de wilaya, le courant ne passe pas entre les élus de ces deux partis. Mais miracle, les divergences ont été aplanies pour laisser place au copinage. Dans le courant de la semaine dernière, l'APW a organisé une journée sur les grandes réalisations qu'a connues la région durant ces dix dernières années, plus précisément, depuis l'instauration de la loi sur la Réconciliation nationale et la Concorde civile. Lors de cette manifestation, le FLN et le RND ont mis à profit cette tribune pour saluer, d'une seule voix, la réussite de ces deux politiques. Ne voulant point se laisser distancer, les deux formations ont, à l'unisson, applaudi l'idée de la candidature du président de la République, Abdelaziz Boutefika, à un troisième mandat. De ce fait, l'échiquier politique local risquerait un déséquilibre. Car beaucoup d'interrogations s'imposent quant à l'avenir de l'actuelle alliance régnant au sein de l'APW. Force est de rappeler que les tractations faites lors de l'installation de l'APW, ont mis à l'écart la formation de Ahmed Ouyahia, tout en laissant les rênes de l'Assemblée entre les mains du FLN qui a remporté la majorité des voix, et ce grâce à l'appui du RCD, le FFS et le FNA. Se retrouvant seul, le RND s'est placé dans l'opposition. Mais les derniers soubresauts politiques ont tout remis en cause. Quel sera le sort de l'ancienne alliance locale? Le FLN laissera-t-il tomber le FFS et le RCD qui l'avaient soutenu pour remporter la majorité locale? Le FFS et le RCD se retourneront-ils contre le FLN pour soutenir le FNA, d'autant que ces formations ont boudé cette rencontre? Partant de ce microcosme politique local, il est à craindre que ces répercussions se ressentiront à l'échelle nationale.