Les résultats confirment, en clair, que le parti d'Aït Ahmed demeure la première force politique dans la région. Le Front des forces socialistes a confirmé sa suprématie sur les autres partis politiques en remportant haut la main l'Assemblée populaire de wilaya (APW) ainsi que la majorité des communes. Le FFS a récolté près du tiers des sièges mis en jeu. C'est-à-dire 139 sièges sur les 460 existant au niveau des Assemblées populaires communales (APC) et 18 sur les 43 que compte l'APW. Ainsi la population a confié la gestion de la chose politique au FFS. Ce véritable raz-de-marée permet au FFS de contrôler 22 communes sur les 52 existantes en plus de l'APW. Ces chiffres peuvent être revus dans les prochains jours au gré des alliances qui risquent de se tisser. Le FFS triomphe donc. Il conforte ainsi ses résultats obtenus lors des élections controversées d'octobre 2002. Au niveau de l'APW, le FFS a remporté 18 sièges. Il est suivi par le RCD (10 sièges), le FLN (7), le MEN (4) et la liste Assirem (indépendants) avec 4 sièges. Cependant la désignation du président de l'APW se fera après un vote de l'ensemble des élus. De ce fait, il faut s'attendre à voir des alliances se tisser dans les prochains jours pour barrer la route au FFS. Au niveau des APC, le FFS a fait table rase en s'adjugeant 22 communes. Il est suivi par les indépendants qui ont réussi le pari de se placer à la tête de 11 communes, avec 111 sièges. Le FLN avec ses 80 sièges a accaparé 6 communes, tandis que le RCD n'a glané que 74 sièges, mais se maintient à la tête de 7 communes. Les autres sièges sont répartis entre le RND (42), le MEN (4), le FNA (4) le PT (4), El Islah (1) et Hamas (1). Quant au scrutin, il s'est déroulé dans le calme et la transparence, comme l'a souligné Rachid Fatmi, wali de Béjaïa lors d'un point de presse en dépit de deux tentatives de perturbation enregistrées à El Kseur et à Takriet. D'ailleurs dans cette dernière, le scrutin n'a commencé qu'à 8h 45, mais le point le plus positif demeure le taux de participation enregistré. C'est la première fois qu'il atteint les 31,47% pour les APW et 34,49% pour les APC depuis 4 ans. En effet sur les 443 576 inscrits sur les listes électorales 139.581 ont choisi leurs maires et 152 952, se sont exprimés par rapport à l'APW. Le nombre d'abstentions est de 333.935 pour les APC et de 290.591 pour l'APW. Tandis que le suffrage exprimé est de 133.494 pour les APC, soit un taux de 95,64% au niveau des 1056 bureaux de vote répartis sur 281 centres. La première lecture politique fait, certes, ressortir que le FFS a fait une mainmise sur les communes. Cependant, il est à signaler une perte de terrain par rapport aux précédents scrutins au vu des chiffres avancés. En effet, le FFS a cédé du terrain, une façon pour la population de lui rappeler sa mauvaise gestion des affaires de la cité lors de son précédent passage à la tête de l'APC et chef-lieu de wilaya. Celle-ci est revenue au FLN qui marque ainsi son retour annoncé. Aussi, une alliance entre les deux fronts n'est pas à écarter. D'autant que le courant passe bien entre les deux partis et que leurs programmes d'action se rejoignent. Sur un autre plan, ces élections partielles ont permis d'avoir un aperçu quant aux prochaines législatives prévues pour 2007. Par ailleurs, le retour du FLN s'est fait sans tache. Beaucoup de facteurs, il faut le croire, ont milité en faveur de cette résurgence. Les candidats FLN ont, lors des différents meetings tenus, donné l'air d'être en phase avec la population. Leurs actions au sein du gouvernement, l'embellie financière dont dispose l'Etat n'ont pas laissé les citoyens insensibles, qui sont convaincus qu'en optant pour le FLN, le développement de la région sera assuré et que le budget nécessaire sera débloqué. L'autre facteur qui explique sans doute cet engouement nouveau pour ce parti c'est que les citoyens savent mieux que quiconque que le FLN n'a plus droit à l'erreur. Ils ont mis donc toutes les chances de leur côté en optant pour ce parti qui a le plus de chances de servir les intérêts des citoyens. Cette confiance placée en le FLN, à moins de deux années des prochaines législatives fera que le parti sera plus attentif aux doléances de la population et que les yeux seront désormais rivés sur lui. Toutes les cartes, ou presque, sont désormais entre ses mains. A lui de prendre la perche au vol s'il lui tient à coeur de demeurer la première force politique du pays.