Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes a dressé un véritable réquisitoire contre le mouvement des archs et de son parti rival, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). C'est dans la petite salle de la Maison de la culture que Karim Tabbou s'est adressé aux militants locaux du parti, à l'occasion d'une conférence marquant le 45e anniversaire de la naissance du plus vieux parti d'opposition. Comme à l'accoutumée, M.Tabbou n'a pas mâché ses mots. Il s'en est pris à tous les acteurs politiques nationaux, épargnant, heureusement, sa propre formation qui, d'après lui, constitue la seule alternative pour «faire sortir le pays de la crise». Eh oui! On n'est pas mieux servi que par soi-même. Interpellé sur le contenu de l'initiative lancée par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed en compagnie de Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, et Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement, le numéro deux du FFS a tenté d'éluder la question préférant s'en prendre au système et ses «satellites». Dans une allusion à peine voilée au mouvement des archs, Karim Tabbou n'a pas été tendre avec délégués. «Aujourd'hui, ils crient pouvoir assassin et le lendemain, on les retrouve dans les couloirs de l'administration» a-t-il soutenu. Il a qualifié ce mouvement d'archaïques locaux qui profitent de toutes les situations pour s'adonner à l'aventure. Tabbou a averti que le moment n'est pas à l'aventure: «Aujourd'hui, nous n'avons pas le droit à l'aventure». Pour Tabbou, le système fabrique de fausses organisations de la société civile et encourage la prolifération de partis politiques préfabriqués. Le premier secrétaire du FFS a pointé un doigt accusateur en direction du RCD dont le président est accusé de faire le jeu du pouvoir. Tabbou a, notamment parlé de la mise en scène dont se sert le président du RCD, en revendiquant que la prochaine élection présidentielle soit organisées sous l'égide d'une observation internationale. «Il dit ça pour plaire au président de la République», a souligné Tabbou. Faisant l'impasse sur la crise interne secouant le FFS après la déconfiture enregistrée lors des dernières élections municipales où le parti de Aït Ahmed a perdu l'APW et l'APC de Tizi Ouzou après des années de règne, Karim Tabbou a préféré, pourtant, ne pas s'exprimer sur les sujets d'actualité, à savoir l'éventuelle révision constitutionnelle et la prochaine élection présidentielle. En revanche, il a tenté de rassurer ses militants sur «la bonne santé» de son parti. Il a affirmé à ce sujet, que «même si Aït Ahmed est âgé de 83 ans, ils sont des milliers de militants au FFS qui continueront le combat pour lequel le parti a été créé en 1963.»