Une école plus moderne et en phase avec l'évolution de la société, est-ce possible? Les réformes que le Président de la République appelle de ses voeux pour amarrer l'Algérie au XXIe siècle sont-elles bien vues par cheikh Nahnah? Ce sont les questions que nous n'avons pas manqué de poser, parce qu'elles interpellent tant l'homme politique que le simple citoyen, tout en sachant, par ailleurs, que le MSP n'a pas cessé de tirer à boulets rouges sur le rapport de la commission Benzaghou, qui a planché sur la réforme du système éducatif. Cela, tout le monde le sait. C'est même un secret de Polichinelle. Et pourtant, lorsque nous avons posé la question au leader du MSP sur la position de son parti à l'égard du rapport Benzaghou, il a, comme à son habitude, immédiatement dribblé sur la touche, en affirmant tout de go: «Nous sommes pour la réforme, dans tous les domaines», ajoutant que quarante ans après l'indépendance, l'ère de la réforme est arrivée. Où est le problème? avons-nous alors demandé. Et le cheikh a répondu avec son sourire légendaire: «Ce que nous contestons, c'est la composition de la commission Benzaghou, dans laquelle on trouve d'illustres inconnus qui représentent des parties non identifiées.» Et le cheikh de faire référence aux arrière-pensées qui sous-tendent la philosophie ayant guidé les travaux et les résultats de cette commission. Pour le leader du MSP, la réforme doit être confiée aux institutions de la République, notamment les élus du peuple qui siègent au Parlement, et non pas à des commissions dans lesquelles on a mis des personnalités anonymes qui sont téléguidées de loin par des arrière-cours idéologiques qui n'agissent pas à visage découvert. «Et cela est valable aussi bien pour la réforme du système éducatif, de la justice, voire de la réforme de l'Etat.» Et pourtant, avons-nous fait remarquer, lorsque ces questions ont été traitées en Conseil de gouvernement ou en Conseil des ministres, les ministres MSP ne se sont pas désolidarisés? N'y a-t-il pas là un double langage. Le cheikh a rebondi en affirmant que le gouvernement est une institution de la République dont le MSP est partie prenante. Parallèlement, cheikh Nahnah refuse de considérer que son rejet de la commission Benzaghou ne porte que sur la forme. «Nous la rejetons dans le fond et dans la forme, parce que nous considérons que les questions qui engagent l'avenir du pays doivent être débattues par les représentants élus du peuple, à tous les niveaux.» La transparence devient le nouveau cheval de bataille du MSP, qui se targue ainsi de donner des leçons de démocratie aux... démocrates.