Quatre nourrissons sont morts et quelque 53.000 enfants sont tombés malades après avoir consommé cette substance chimique. Les autorités chinoises, qui se démènent pour limiter les dégâts du scandale du lait frelaté, ont annoncé dimanche qu'une nouvelle série de tests sur des produits laitiers n'avait révélé aucune trace de mélamine, tout en promettant des subventions aux agriculteurs touchés. Des tests réalisés sur plus de 600 lots de lait liquide, provenant de 27 villes chinoises se sont révélés négatifs à la mélamine, cette substance chimique au centre du scandale du lait contaminé qui frappe la Chine depuis le mois dernier, a rapporté le Quotidien de Pékin. Les échantillons provenaient de 75 fabricants différents, dont plusieurs marques majeures comme Yili, Mengniu et Bright Dairy, a précisé le journal, citant les autorités sanitaires. Il s'agissait de la sixième série de tests effectués depuis le début de la crise, selon l'Administration générale de la surveillance de la qualité, de l'inspection et des quarantaines. Quatre nourrissons sont morts et quelque 53.000 enfants sont tombés malades après avoir consommé cette substance chimique, utilisée, notamment dans la fabrication de plastique et qui dope faussement la teneur du lait en protéines. Les autorités pensent que la contamination a eu lieu dans des milliers de centres de collecte de lait, à travers le pays. Mis en place récemment, ces centres ne bénéficiaient pas encore d'une surveillance adéquate. Tentant de contenir la crise, le ministère de l'Agriculture a dépêché 152.000 fonctionnaires en province et ouvert des enquêtes dans 19.000 centres de collecte, a rapporté le Quotidien du Peuple dimanche. Dans la province du Hebei, dans le nord du pays, les autorités ont rappelé 451 tonnes de lait en poudre produites par Sanlu, l'entreprise dont les produits pour bébés étaient à la source du scandale. Trois cents tonnes ont été détruites, selon le Soir de Pékin. L'agence de presse officielle Chine Nouvelle a, par ailleurs, rapporté, tard dimanche que six nouveaux suspects avaient été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Soupçonnés d'avoir produit et vendu de la mélamine, ils ont été interpellés à Houhehot, la capitale de la région autonome de Mongolie intérieure (nord), qui est la principale région productrice de lait de Chine, a précisé l'agence en citant les autorités municipales. Au-delà de la répression, le gouvernement cherche également à limiter les dégâts pour ses agriculteurs. Frappés par la crise, ils ont été contraints de détruire du lait frais, en raison d'une chute de la demande, selon le ministère de l'Agriculture, qui a annoncé une campagne de subventions sur son site Web, dimanche. «D'un côté, nous devons réprimer les comportements illicites, mais de l'autre, nous devons protéger les intérêts de notre secteur laitier», indiquait le communiqué du ministère. «Nous devons faire de notre mieux pour détruire le moins possible de lait, et nous devons résolument empêcher l'abattage de vaches». Le ministère a affirmé avoir réussi à rétablir une certaine confiance chez les consommateurs au niveau local. Quatorze gouvernements locaux ont ainsi mis en place des aides au secteur, dont la province du Hebei, qui a débloqué 316 millions de yuans (33 millions d'euros), offrant 200 yuans (21 euros) par vache aux agriculteurs. Cependant, la vague de rappels de produits chinois contaminés se poursuivait à l'étranger. A Hong Kong, le Centre de sécurité alimentaire a confirmé, dimanche, que deux chocolats de la marque britannique Cadbury, produits à Pékin, contenaient des quantités élevées de mélamine, 22 fois la limite légale pour l'un d'entre eux. En Birmanie, les autorités ont exhorté la population à éviter les produits chinois, après la destruction de 16 tonnes de lait pour enfants, contaminé, selon l'édition de dimanche du journal officiel New Light of Myanmar. Le Guyana a ordonné samedi le rappel de produits laitiers chinois. La Corée du Sud a demandé à Mars et Nestlé de retirer trois produits du commerce, après la détection de mélamine dans des lots produits en Chine. En Australie, un quatrième produit a été rappelé, alors qu'une entreprise japonaise a commencé le rappel de chocolats chinois, soupçonnés d'être contaminés. L'Union européenne a récemment bloqué l'entrée de produits chinois pour enfants contenant du lait, tels que des biscuits et du chocolat, une interdiction qui s'ajoute à celle des produits laitiers classiques.