Le défenseur international revient sur les grands moments de sa carrière. A quelques heures du match décisif entre l'Algérie et le Liberia, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010, fifa.com est allé à la rencontre d'Antar Yahia, le défenseur du VFL Bochum. L'ancien Niçois s'est illustré en sélection, le mois dernier, en inscrivant un but décisif lors de la victoire (3-2) des Fennecs sur le Sénégal. Malheureusement, le défenseur international, suspendu, n'était pas présent sur le terrain, hier à Monrovia, pour affronter la lanterne rouge du Groupe 6 des éliminatoires africaines. Ce coup du sort ne l'a cependant pas dissuadé de répondre aux questions de FIFA.com. En cas de succès dans la capitale libérienne, les Algériens décrocheraient automatiquement leur billet pour la phase suivante de la compétition préliminaire. Antar, vous avez intégré le centre de formation du FC Sochaux à l'âge de 14 ans. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque? Je me rappelle que ma famille me manquait beaucoup. A chaque fois que je le pouvais, je rentrais à la maison. Pourtant, je me suis fait beaucoup d'amis là-bas et j'ai fini par m'adapter. Sur le plan du jeu, j'ai beaucoup appris à Sochaux. Les bases acquises au centre de formation me sont encore très utiles aujourd'hui. Avant de faire vos grands débuts en pro à Bastia, vous avez passé un an à l'Inter Milan. Comment se fait-il que vous n'ayez pas réussi à vous imposer en Italie? Il faudrait le demander à mes entraîneurs de l'époque! Peut-être que je n'étais pas encore prêt, tout simplement. De toute façon, je ne regrette absolument pas d'avoir rejoint Bastia. J'ai vécu des choses extraordinaires en Corse. L'île de Beauté est devenue ma seconde patrie. Vous vous êtes assez rapidement fait un nom en France. Que ce soit à Bastia ou à Nice, vous avez acquis vos galons de titulaire sans trop de problèmes. Et puis, un jour, la belle machine s'est déréglée. Avec le recul, qu'est-ce qui s'est passé, selon vous? Je ne tiens pas trop à en parler. Il faut laisser le passé où il est. En ce qui me concerne, je crois que je n'ai rien à me reprocher, que ce soit à l'entraînement ou au niveau de mes performances sur le terrain. Il doit donc y avoir autre chose mais ça, il faudrait en discuter avec l'entraîneur niçois. Vous avez vite retrouvé vos marques en arrivant en Allemagne. Comment vivez-vous cette expérience en Bundesliga et plus particulièrement au VFL Bochum? Je suis très heureux. Le VFL est un club très familial. Grâce à lui, j'ai découvert que l'on pouvait profiter d'une qualité de vie exceptionnelle dans la Ruhr. Bochum est un club très professionnel où tout est fait pour que les joueurs puissent travailler dans les meilleures conditions. Je joue toutes les semaines dans quelques-uns des plus beaux stades au monde et, surtout, j'ai appris à apprécier ce championnat où le jeu est rapide et très tactique. Vous avez aujourd'hui 26 ans et votre contrat à Bochum court jusqu'en 2011. Envisagez-vous de revenir un jour en France, votre pays natal, ou même en Algérie? J'aimerais continuer à jouer en Europe le plus longtemps possible. Pour le moment, je ne me pose pas trop de questions sur ce que je ferai ensuite. Evidemment, l'Algérie tient une grande place dans mon coeur. C'est un pays où je me sens très bien. Peut-être que j'irai m'y installer un peu plus tard, mais je ne sais pas du tout ce que l'avenir me réserve d'ici là. Parlez-nous un peu de votre carrière internationale. Vous êtes né en France et vous y avez passé toute votre enfance. Avez-vous toujours su que vous joueriez un jour pour le pays de vos parents? Oui. L'Algérie est mon pays. Même si je suis né en France, je me suis toujours considéré comme algérien. Vous êtes membre de l'Equipe nationale depuis 2004 et le moins que l'on puisse dire, c'est que vous n'avez pas connu que des moments de bonheur en sélection. Vous avez successivement manqué la qualification pour les Coupes d'Afrique des Nations 2006 et 2008 ainsi que pour la Coupe du Monde de 2006. Comment expliquez-vous que l'Algérie n'ait plus participé à l'épreuve reine depuis 1986? Il y a beaucoup d'explications. Nous avons souvent été victimes d'une malchance invraisemblable dans les dernières éliminatoires. D'autres fois, nous avons manqué de talent, ou alors des joueurs importants étaient blessés aux moments décisifs. Mais cette fois, tout pourrait être différent, si nous gagnons au Liberia... Malheureusement, je ne pourrai pas aider mes coéquipiers, car je suis suspendu. Comme vous l'avez mentionné, cette fois, les choses se passent beaucoup mieux. Vous êtes actuellement en tête du Groupe 6 des éliminatoires africaines avec neuf points, devant la Gambie et le Sénégal. Vous avez désormais votre destin entre vos mains. Quel regard portez-vous sur le parcours de l'Algérie dans cette compétition préliminaire? L'équipe a très vite trouvé ses marques et elle ne s'est pas laissé perturber par les influences extérieures. Je crois que nous n'avons jamais été aussi près du but. Vous avez largement contribué au récent succès 3-2 contre le Sénégal en inscrivant un but. Qu'avez-vous ressenti en marquant ce but décisif sous les couleurs de votre pays? C'était indescriptible. J'avais l'impression d'avoir gagné une finale. Les supporters nous ont porté en triomphe. Participer à une victoire aussi importante en marquant un but, c'est quelque chose d'énorme dont je suis extrêmement fier. Malgré tout, le chemin qui mène à l'Afrique du Sud-2010 est encore long. D'après vous, quelles équipes ont les meilleures chances d'accéder à la phase finale? Il y en a plusieurs. L'Egypte, le Cameroun, le Maroc et l'Algérie, bien sûr. En tout cas, nous allons tout donner pour aller jusqu'au bout. Quelle importance revêt cette première Coupe du Monde africaine pour votre continent? C'est un événement très important pour toute l'Afrique. Nous avons là une formidable occasion de montrer que nous aussi, nous sommes capables d'organiser une grande compétition sportive. Je pense que, malgré tous les obstacles, les Sud-Africains mèneront leur mission à bien. L'Afrique n'est pas encore reconnue à sa juste valeur dans le monde du football, mais cette Coupe du Monde va contribuer à faire changer les choses. Cela me fait évidemment très plaisir et je tiens absolument à faire partie de cette grande aventure.