Chaque rencontre offre sa propre intrigue statistique qui fait du beau jeu, ce spectacle fascinant. A bien des égards, le football est un jeu d'enfant: l'équipe qui marque le plus de buts, gagne. Point, barre. Pourtant, chaque semaine, chaque championnat, chaque rencontre offre sa propre intrigue statistique qui fait du beau jeu, ce spectacle fascinant. C'est pour cette raison que, chaque semaine, FIFA.com passe à la loupe les chiffres qui se cachent derrière les résultats. Cette semaine, nous nous penchons sur les éliminatoires d'Afrique du Sud 2010 disputées par le Brésil, le Venezuela, l'Allemagne, la Russie, la Roumanie et la France. Aussi à l'honneur: Wayne Rooney et Reuben Noble-Lazarus. 311 minutes d'invincibilité: c'est précédé de ce haut fait d'armes que le Brésil ira dimanche en terres vénézuéliennes disputer une rencontre cruciale pour sa qualification à Afrique du Sud 2010. Son portier Julio Cesar n'a plus été battu en compétition internationale depuis le 15 juin, où, à la 49e minute du choc contre le Paraguay, un but de Salvador Cabañas a scellé la victoire inattendue des Albirrojos (2-0). Outre son impressionnant bilan défensif, la Seleção entrera, sur la pelouse de San Cristóbal, consciente d'être revenue victorieuse de ses sept précédentes visites et de n'avoir jamais failli contre la Vinotinto en 12 matches de qualification pour la Coupe du Monde. Un bémol cependant: il y a quelques mois, Dunga a eu le triste privilège d'être le premier entraîneur brésilien à subir la loi du Venezuela, lors du surprenant 0-2 encaissé par Robinho et ses coéquipiers, en amical à Boston. 200 matches en Premier League: tel est le chiffre qu'à 22 ans, Wayne Rooney a inscrit à son compteur samedi à Blackburn. Le Mancunien a fêté l'événement dignement en signant son 70e but en championnat. Il y a près de six ans, cinq jours avant son 17e anniversaire, il devenait le plus jeune buteur de la L1 anglaise sous les couleurs d'Everton et mettait fin du même coup à une série de 30 matches sans défaite d'Arsenal. Depuis, seuls quatre joueurs se sont montrés plus prolifiques en Premier League: Thierry Henry (116 buts), Robbie Keane (81), Ruud van Nistelrooy (72) et Aiyegbeni Yakubu (71). 96 ans plus tôt, l'Allemagne et la Russie croisaient le fer pour la première fois à l'occasion du Tournoi olympique de Football disputé à Stockholm, en 1912. La deuxième sortie internationale des Slaves se soldera par une déculottée historique, assortie d'un score calamiteux (0-16) qui reste un record dans les deux pays. La Mannschaft n'aura sans doute pas la tâche aussi facile samedi au Westfalenstadion de Dortmund, où elle n'a plus joué depuis sa défaite mémorable face à l'Italie en demi-finale de la Coupe du Monde de 2006. De l'avis général, les troupes de Guus Hiddink seraient en effet la principale menace pesant sur les espoirs mondialistes allemands. Rappelons toutefois que la dernière victoire de la Sbornaja en sol allemand date de 1956, année où l'URSS s'était imposée 2:1 à Hanovre. 45 jours après avoir fêté ses 15 ans, Reuben Noble-Lazarus (Barnsley) a décroché le titre de plus jeune joueur de l'histoire du championnat anglais, la semaine dernière. Entré en cours de match lors de la défaite des siens 0:3 contre Ipswich Town, il a battu de 113 jours le record établi en 1929 par Albert Geldard, joueur de Bradford Park Avenue qui sera par la suite capé à quatre reprises sous le maillot anglais. Trop jeune pour passer professionnel, Noble-Lazarus a repris le chemin de l'école dès le lendemain, où le principal l'a rapidement rappelé à la réalité en lui tirant les oreilles parce qu'il lambinait dans le couloir. Et pour comble, il s'est vu écarter de l'équipe scolaire, de crainte que sa célébrité, toute fraîche, ne lui attire un marquage agressif des formations adverses. 10 matchs, 3 nuls et 7 défaites: le spectre fâcheux de ses antécédents qualificatifs en Europe de l'Est ne manquera pas de planer sur la France, lors de son déplacement en Roumanie, cette semaine. Si ces sombres statistiques résultent de revers subis en Bulgarie, Allemagne de l'Est, URSS et Yougoslavie, c'est le genre d'épouvantail dont un Raymond Domenech sous pression se serait volontiers passé avant de reprendre les armes contre le dragon des Carpates. Car la Roumanie a tenu ses hommes en échec à l'Euro 2008, les contraignant à un nul vierge qui allait amorcer leur descente aux enfers. Le passé offre cependant aux Bleus une faible lueur d'espoir. Ils ont, jadis, vaincu la Roumanie sur ses terres un 11 octobre. C'était en 1995: ils l'avaient emporté 3-1 sur des buts de Christian Karembeu, Youri Djorkaeff et Zineddine Zidane.