L'Etat a dégagé une cagnotte de 50 milliards de DA, soit l'équivalent de 500 millions d'euros, pour protéger les villes contre des inondations liées aux changements climatiques. Les dégâts occasionnés par les pluies torrentielles, tombées au début de ce mois sur la ville de Ghardaïa, s'alourdissent. Selon le dernier bilan, annoncé hier par la Chaîne III de la Radio nationale, qui cite le ministère de l'Intérieur, «les inondations ont fait 43 morts et 86 blessés et 4 personnes dont un ressortissant malien portées disparues». Le bilan transmis la semaine dernière par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, faisait état, rappelle-t-on, de 34 morts et 89 blessés. Ce même responsable avait indiqué que 756 familles sinistrées ont été mises à l'abri et un recensement est en cours pour déterminer le nombre de familles sans toit. Concernant les dégâts matériels, il a précisé que 9600 logements ont été expertisés, 600 habitations sont classées dans la catégorie rouge, 1250 dans l'orange et 8000 autres dans la catégorie vert. Ces inondations ont occasionné des dégâts matériels estimés par le chef du gouvernement à environ 250 millions d'euros, dont 200 millions pour les infrastructures. M.Ouyahia a annoncé le déblocage d'une première enveloppe de 200 millions d'euros pour la reconstruction des zones sinistrées. Mais ce montant n'est, apparemment, qu'une petite dose injectée en guise de «premiers soins» portés à la wilaya de Ghardaïa, puisqu'une cagnotte de 500 millions euros (l'équivalent de 50 milliards de dinars) est dégagée pour protéger les villes contre des inondations liées aux changements climatiques. Cette nouvelle mesure a été annoncée samedi dernier par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, au cours d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre a indiqué le lancement d'un projet comprenant la réalisation de trois barrages dans cette région pour 65 millions d'euros afin de protéger la zone des crues et d'y assurer une alimentation régulière en eau. Il faut savoir que les intempéries qu'a connues l'Algérie, en cette saison automnale, ont occasionné des dégâts, dont les seules pertes humaines s'élèvent à plus de 50 personnes. Ce bilan ne concerne, en effet, que la première semaine du mois en cours. Compte tenu de l'importance de ces dégâts, tout porte à croire que les villes algériennes sont plus que jamais vulnérables à des catastrophes naturelles. Les esprits superstitieux considèrent, désormais, la moindre goutte de pluie comme une malédiction tombée sur l'Algérie. Alors, qu'en réalité, c'est l'absence de moyens de prévention et de protection contre les catastrophes naturelles qui font défaut. Cette vérité, les pouvoirs publics la connaissent pertinemment, mais ne semble pas s'en soucier. Peut-être que l'on se défendra en brandissant les budgets faramineux dégagés par le gouvernement afin de parer à d'éventuelles catastrophes. Mais cela demeure tout de même insuffisant. Il suffit, dans ce sens, de dépoussiérer les mémoires courtes et revenir aux inondations qu'a connues Alger en 2001. Si dans la capitale, on s'est précipité pour prendre les mesures nécessaires à même d'éviter qu'une pareille catastrophe ne se reproduise, ailleurs, on ne semble pas avoir eu écho des 1000 personnes qui sont passées de vie à trépas en cette nuit de vendredi à samedi 9 novembre 2001. l'Algérie ne semble jamais retenir les enseignements des malheurs qui la frappent de plein fouet. N'est-il pas temps?