«Il faut penser au rôle des places pendant le siècle de la Renaissance et de la nouvelle nation italienne», a souligné le professeur Francesco Sabatini. C'est sous le thème «La langue italienne dans les places d'Italie», que la 8e Semaine de la langue italienne dans le monde a ouvert ses portes, hier, au Centre culturel italien à Alger en présence de Son Excellence Giampaolo Cantini, ambassadeur d'Italie et son homologue Jean-Claude Richard, ambassadeur de Suisse, des universitaires, des journalistes et des étudiants de différents instituts de langue italienne, implantés à l'échelle nationale. A cette occasion, de nombreuses activités seront organisées par l'ambassade d'Italie et le Centre culturel italien jusqu'au 22 octobre du mois en cours, autour de la langue et de la culture italiennes dans le monde entier, à la Bibliothèque nationale d'El Hamma. Devenue un rendez-vous annuel, «l'initiative, placée sous le patronage du président de la République italienne et promue à l'échelle mondiale par le ministère des Affaires étrangères italien et par l'Accademie della Crusca, se veut une opportunité de diffusion de la culture italienne, partout de plus en plus appréciée», a souligné Son Excellence l'ambassadeur Giampaolo Cantini. Ajoutant que «cet événement, qui est célébré depuis l'année 2001, suppose la promotion internationale la plus importante de l'italien. Depuis cette date, le nombre d'organismes et d'activités organisées dans le cadre de ces journées n'a cessé d'augmenter». A noter que plus de 80 Etats ont participé à l'édition de 2006, au cours de laquelle ont été organisées plus de 1300 activités. Pourquoi une édition consacrée à la langue italienne dans les places d'Italie? «La civilisation italienne est en grande partie le produit de la vitalité débordante des nombreuses villes qui ont fleuri dans chaque partie de la Péninsule et des Iles durant les derniers siècles du Moyen Age», a souligné le professeur Francesco Sabatini. «C'est le rôle de la place centrale de l'agglomération urbaine: une ´´piazza maggiore´´ par antonomase, qui s'ouvrait devant le Palais de la ville, ou du gouvernement, ou du pouvoir. La place qui s'ouvrait aussi devant le Duomo pour accueillir les grandes cérémonies religieuses où les foules écoutaient les prédicateurs et assistaient aux condamnations au bûcher des inquisiteurs... Puis, la place du marché ou de foire», poursuit-il. Et d'enchaîner que «mais si on veut lier étroitement l'existence des places d'Italie à la détermination de la langue italienne, il faut penser au rôle des places pendant le siècle de la Renaissance et de la nouvelle nation italienne. D'abord, les manifestations patriotiques et les barricades, désormais, sous le signe du drapeau tricolore, puis les comices des différents partis opposés ou les fastes des protagonistes de la nouvelle scène internationale: ce sont là les occasions où l'italien a vraiment occupé les places d'Italie et s'est cultivé. Les places antiques comme celles des constructions nouvelles ont, depuis, accueilli des noms et des monuments qui rappellent à tous quand et comment les événements de mille communes et les sons de mille idiomes se sont conjugués en une seule histoire et en une seule langue». En effet, le programme de la manifestation dont le thème nous convie à la curiosité, comprend un séminaire de formation et de mise à jour destiné aux italianisants algériens qui sera conduit par le professeur Franco Romano, une conférence de M.Michèle Ferrario, professeur de littérature italienne et journaliste à la Télévision suisse-italienne, outre la projection cinématographique du film La Strada, oeuvre principale de Bianca Conti-Rossini et à une exposition photographique de la société Alinari 24 Ore qui se tiendra à la Bibliothèque nationale d'El Hamma du 20 octobre au 9 novembre.