Les manifestants ont fermé le portail de l'enceinte universitaire à l'aide de cadenas. Plusieurs étudiants affiliés à l'Organisation nationale de solidarité estudiantine (Onse) ont empêché, hier, la tenue du Colloque international portant sur la réhabilitation et la revitalisation urbaine devant se tenir au groupe universitaire Mourad-Salim (ex-Igmo) prenant, ainsi, en otage le matériel (exposé et sonorisation) qui devait servir d'outils de travail aux participants du colloque. Le consul d'Espagne à Oran a dû rebrousser chemin en toute discrétion, quelques minutes après son arrivée sur les lieux de la rencontre. Les manifestants se sont regroupés devant les deux portails principaux après les avoir cadenassés et interdit l'accès aux participants au colloque. La plupart de ces étudiants, qui suivent leurs cursus au sein même de l'université, ont exigé la présence des responsables de l'université d'Oran et à leur tête le recteur, aux fins de procéder, sur-le-champ, aux pourparlers autour de leurs revendications pédagogiques. En outre, cette grève, entamée en début de semaine, a été décidée à la suite, selon leurs dires, de l'agression d'étudiants, à l'arme blanche, par le chargé à la sécurité au niveau de l'enceinte universitaire et par le vice-recteur de l'université d'Oran. Par ailleurs, le mépris et la fuite en avant adoptés comme moyen de règlement de crise et les menaces de poursuites judiciaires affichées par les responsables à l'encontre des étudiants grévistes compliquent davantage la crise, soutiennent-ils. «Ces procédés compliquent davantage la situation qui va vers le pourrissement induit par une gestion irresponsable et déraisonnable du campus», lit-on dans le document remis à la rédaction. En parallèle, alors qu'un bras de fer oppose les étudiants aux responsables de l'université, pourquoi prendre en otage les outils de travail et empêcher la tenue du colloque? se sont interrogés plusieurs participants. Une attitude dénoncée par l'ensemble des participants au colloque. Le Dr Brikci, président de l'association Santé Sidi El Houari, a qualifié l'événement d'hier d'acte de violence rarissime. «La plupart des étudiants sont des doublants, voire des triplants qui n'attendent que de telles occasions pour s'infiltrer et exiger l'irraisonnable, notamment les notes», soutient un autre professeur. Le colloque devait être une opportunité aux spécialistes et restaurateurs algériens, espagnols et italiens de débattre de la réhabilitation des sites historiques et résidentiels ainsi que la revitalisation de la ville. Mis devant le fait accompli, les organisateurs du colloque ont dû délocaliser la manifestation programmée depuis une année. En effet, après une heure de vaines négociations avec les grévistes en vue de libérer, du moins, le matériel pris en «otage» à l'intérieur de l'amphithéâtre Talahit-Bekhlouf, il a été décidé de domicilier le colloque à la salle des conférences de l'APC d'Oran. Entre-temps, les grévistes campent sur leurs positions et invitent le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à intervenir dans les plus brefs délais.