Il faudra éviter de tomber sur l'arbitre. Cette élimination est du ressort des joueurs. Tel un assoiffé en quête d'un verre d'eau, la JSK est arrivée au bord du puits mais n'est pas parvenue à se désaltérer. Elle s'est écroulée, à une étape de la finale de la Coupe de la Confédération, dans le match où il lui était interdit de perdre. Il ne fait aucun doute que Jamal Mbaya, l'arbitre libyen de ce match contre l'ES Sahel, sera jugé comme il convient par les gens de la JSK qui lui reprocheront une manière de diriger la rencontre trop partiale. Nous nous garderons, pour notre part, de nous en prendre au directeur du jeu car cela voudrait dire que c'est lui qui est la cause de l'élimination de l'équipe algérienne. Il faudra bien un jour apprendre à distinguer les bonnes choses des mauvaises dans un match de football et reconnaître que si son équipe échoue, cela peut être de sa faute. Malheureusement, chez nous, c'est loin d'être le cas et on trouve toujours le moyen de chercher ailleurs qu'en son propre sein, les causes d'un échec. Nous n'irons pas jusqu'à occulter le fait que la JSK s'est bien battue dans ce match, qu'elle a même dominé, mais la réalité, la dure réalité est bien là: au bout du compte, c'est l'ES Sahel qui a gagné, c'est elle qui termine première du groupe et c'est elle qui disputera, le mois prochain, la finale de la Coupe de la Confédération. La JSK, dont la mission consistait, comme on l'a dit plus haut, à éviter, coûte que coûte, de perdre, a, semble-t-il, oublié ses classiques à l'occasion de cette confrontation. Il était à peu près certain que les Tunisiens, obligés de gagner, allaient entamer la rencontre sur les chapeaux de roue. On était, alors, en droit de s'attendre à une stratégie de la part de l'équipe algérienne à même de faire face à un tel scénario. Or, à quoi avons-nous assisté en début de match? A une domination écrasante de la part de l'ES Sahel. Disparu, le milieu de terrain de la JSK. On ne l'a pas du tout vu à ce moment-là, et les attaquants de la JSK n'étaient jamais alimentés. Résultat des courses, dès qu'il était dégagé par la défense des Canaris, le ballon revenait irrémédiablement dans le périmètre de Faouzi Chaouchi. Dans la plupart des cas, une telle stratégie porte ses fruits. C'est ce qui arrive à la 10' où, sur un centre de Aymen Abdenour, Falhi coupe la trajectoire du ballon de la tête, obligeant Chaouchi à plonger pour repousser ce même ballon... dans les pieds de Amar Jemal qui s'empresse de secouer les filets de l'équipe algérienne. L'ES Sahel avait fort bien réussi son coup qui consistait à mettre la pression sur son adversaire et à le pousser à la faute. Il fallut, d'ailleurs, attendre la 16' pour assister à la première offensive digne de ce nom de la part des Canaris avec un débordement suivi d'un centre raté depuis l'aile droite de Yacine Amaouche. Ce fut une sorte de déclic pour les Algériens puisque, petit à petit, ils rentrèrent dans le jeu et finirent par répondre du tac au tac à leurs adversaires. Cependant, le gardien étoilé ne fut presque pas mis en danger. Et à la 38', on crut bien assister à la fin du suspense s'il n'y avait pas eu Chaouchi qui eut un réflexe extraordinaire pour dévier, du bout du pied droit, un tir à bout portant d'un attaquant tunisien. Mais le fait était là: la JSK faisait mieux que se défendre et offrait au public sa meilleure prestation de cette phase de poules. Nous étions, en tout cas, loin des mornes sorties du Soudan face à El Merreikh et du Ghana face à Asante Kotoko. Il y avait chez les joueurs algériens cette volonté de ne pas mourir sans se battre. Malheureusement, au niveau offensif, il y avait un réel problème dans la mesure où les Canaris ne parvenaient pas à combiner de manière à mettre hors de position l'arrière-garde de l'ESS. Et comme pour compliquer les choses, il y eut, à la 53', cette exclusion de Maroci qui allait obliger la JSK à terminer le match avec un élément en moins. Une exclusion absolument justifiée puisque le petit milieu de terrain des Canaris, pris de vitesse par Boukari qui allait se présenter seul face à Chaouchi, ne trouva pas mieux que de le faucher. Etant l'ultime défenseur sur l'action, Maroci méritait le carton rouge. Et quatre minutes après sa sortie, il fallut un nouvel exploit de Chaouchi pour permettre à la JSK d'y croire encore. En effet, après s'être débarrassé d'un défenseur, Boukari, encore lui, se présenta seul face au gardien adverse et ce dernier eut le bon réflexe pour arrêter le tir du Tunisien. En faisant rentrer Douicher à la place de Boukria à la 60', le coach de la JSK, Younès Ifticène, eut la bonne idée puisque ce changement contribua à donner plus de mordant au milieu de la JSK. Malgré son infériorité numérique, cette dernière termina fort le match face à une ESS qui se contenta de gérer son avance, et à la 65', il y eut un tir terrible de Douicher sur lequel Mathlouti eut toutes les peines du monde à repousser le ballon. La fin du match fut prenante, bien que la JSK ait développé un jeu offensif assez brouillon. Alors qu'on entrait dans le jeu additionnel, il y eut une longue chevauchée du Tunisien Nafkha sur le côté gauche, chevauchée qui le mena jusque dans le périmètre de la JSK où il fut balancé à terre par Coulibaly et Douicher. Le penalty était indiscutable en dépit des contestations des joueurs de la JSK, et c'est Nafkha lui-même qui se chargea de transformer la sentence, confirmant le succès et la qualification à la finale de son équipe. Répétons-le, la JSK a fourni sa meilleure prestation de toute la phase de poules, mais c'est elle qui n'a pas su aller chercher ce qu'elle voulait. L'arbitre n'a rien à voir dans cette histoire. Il faut savoir reconnaître ses propres erreurs.