Le Centre national des archives (CNA) a entrepris l'enregistrement de la mémoire nationale durant le XXe siècle, a annoncé mercredi à Alger le directeur général du centre, Abdelmedjid Chikhi. Invité du Forum de la radio culturelle, ce dernier a indiqué que cette opération consiste à enregistrer des témoignages sur tout ce qui a marqué le XXe siècle en Algérie, ajoutant qu'il «ne s'agit pas uniquement du Mouvement national mais également des faits culturels et des expériences de personnalités et de simples citoyens qui ont vécu certains événements. Un ´´Club de la mémoire´´ a été créé pour prendre en charge cette opération», a-t-il poursuivi, appelant les journalistes à contribuer à son succès car, a-t-il dit, ils sont plus aptes à réaliser des interviews, de par leur métier. Dans ce contexte, le directeur général des archives a affirmé qu'il s'agit également «d'enregistrer le patrimoine musical populaire algérien pour le préserver à l'instar des chants populaires glorifiant les batailles de la guerre de Libération et les anciens chants religieux des zaouïas. Une commission d'enregistrement de la mémoire a été créée dans chaque wilaya». Evoquant les archives nationales, M.Chikhi a indiqué que la démarche de son institution est de «ne pas négliger ce qui existe à l'étranger et d'oeuvrer à sa collecte» ainsi qu'à celle des archives existant à l'intérieur du pays notamment, en possession des individus. Il dira, à ce propos, que la demande de l'Algérie à la France de lui restituer ses archives est «une revendication permanente et durable». Outre les archives de la période coloniale, M.Chikhi a souligné l'importance des archives algériennes se trouvant à l'étranger, notamment en Italie et en Espagne, précisant qu'un grand nombre de documents et de correspondances datant d'avant le XVe siècle de notre ère, notamment celles inhérentes à l'Etat rostomide et hamadite, se trouvent dans ces pays. A une question sur la relation entre l'écriture de l'histoire et les archives, M.Chikhi a affirmé que «l'histoire est en perpétuelle réécriture. Elle ne s'écrit pas en une seule fois mais plutôt en plusieurs étapes selon la disponibilité des documents nouveaux». Le directeur général du centre a évoqué la fonction de son institution, créée en 1988, ainsi que les différents fonds dont elle dispose (documents administratifs, diplomatiques et culturels variés datant d'avant l'occupation française), outre les archives sur le Mouvement national qui, a-t-il dit, «restent insuffisantes en dépit de leur profusion». De son côté, le directeur général de la Radio nationale, Azzedine Mihoubi a déclaré que son institution remettra au centre, dans quelques jours, les archives qui lui ont été restituées dernièrement, exprimant sa disponibilité à signer un accord de coopération entre la radio et les archives. Le responsable des archives à la Radio nationale, Nacereddine Baghdadi, a affirmé, dans un enregistrement diffusé durant le forum, que la Radio nationale a récupéré une partie des archives de la radio datant de la période allant de 1939 à 1962 relatives aux programmes et émissions politiques et culturelles. Une partie des archives a également été restituée par la République arabe d'Egypte, consistant en des émissions radiophoniques algériennes.