C'est depuis l'hémicycle que le coup de starter de ces échéances sera donné, avec en prime une victime toute désignée. Cet état de fait signera, à n'en pas douter, la mort d'une coalition qui ne tient d'ailleurs qu'à un fil depuis des mois déjà. L'Assemblée populaire nationale a amorcé, depuis avant-hier, son dernier virage avant la ligne droite qui sonnera le glas de l'actuelle législature. Cette session d'automne sera un bon galop d'entraînement pour les députés, en prévision de la prochaine campagne électorale de juin prochain. Les parlementaires auront à débattre de textes législatifs d'une importance capitale, telles la loi de finances et celle relative aux hydrocarbures. Les deux avant-projets ne sont pas encore sur le bureau de l'APN, mais les différents représentants du peuple les attendent avec impatience. En fait, vu l'importance de ces deux textes et leurs effets immédiats sur la vie de la nation, il est attendu que les débats retransmis en direct à la télévision, intéressent les citoyens. D'où l'importance pour les députés d'y être présents, dans une tentative d'en mettre plein les yeux aux téléspectateurs. Il est évident, comme de coutume, que les parlementaires n'omettront pas de mentionner les circonscriptions électorales qu'ils représentent. Outre les chauds débats en perspective, il y a lieu de s'attendre à une avalanche d'interpellations des membres du gouvernement sur des questions relatives aux préoccupations des citoyens des quatre coins du pays. Cela pour s'assurer une hypothétique réélection. Il reste que l'enjeu essentiel de cette rentrée parlementaire est pesé en termes de poids partisan dans la prochaine Assemblée, dont le mode d'élection ne peut être que transparent au vu de la détermination de tous les partis politiques présents dans l'hémicycle qui ont, sans aucun doute, retenu la leçon des élections législatives de 1997. Outre le fait que la nature du pouvoir a changé, il ne sera plus possible en 2002 de rééditer l'«exploit» de la dernière consultation électorale. Le sujet de la fraude électorale sera certainement évoqué par une bonne partie de parlementaires, de la majorité notamment, histoire de rappeler à l'opinion publique, les circonstances qui ont vu naître la première APN pluraliste, et, partant, sortir son épingle du jeu en chargeant une seule formation politique qui n'est autre que le RND, à qui on imputera tous les malheurs du pays. C'est donc depuis l'hémicycle que le coup de starter des prochaines élections législatives sera donné, avec en prime une victime toute désignée. Cet état de fait très vraisemblable, signera, à n'en pas douter, la mort d'une coalition qui ne tient d'ailleurs qu'à un fil depuis des mois déjà. L'épisode de l'élection d'un représentant du Parlement au Conseil constitutionnel et le vote controversé des amendements au Code pénal étaient considérés comme les préludes à l'éclatement de la coalition au pouvoir. Un divorce qui a toutes les chances d'être confirmé lors des prochaines sessions parlementaires, où les votes des projets de loi obéiront à une logique électoraliste. En fait, à voir l'antagonisme qui sévit au sein même de la majorité, les observateurs craignent une session d'automne largement chahutée par des discours qui remettront en cause les principes mêmes de la coalition. Les mêmes observateurs estiment que beaucoup de députés sont psychologiquement en juin 2002. Cet état de fait aurait poussé les pouvoirs publics, selon certaines indiscrétions, à reporter les projets de loi relatifs aux grandes réformes à la prochaine législature, dans le but de sauvegarder le fragile équilibre qui a cours actuellement et éviter un éventuel éclatement du gouvernement à un moment crucial du programme de relance économique.