Les automobilistes recourent à mille subterfuges, passe-droits et pots-de-vin pour fuir leurs responsabilités. Le non-paiement des contraventions aux infractions dues au Code de la route devient chronique en Algérie. Cette attitude peu citoyenne exacerbe la Gendarmerie nationale qui communique le taux insignifiant de 06.4% de «procès» payés par an. C'est en effet, ce qu'ont communiqué des officiers du corps de la gendarmerie ayant pris part à la conférence-débat animée, hier, en marge du 2e Salon international des deux roues qui se tient à la Safex (Société algérienne des foires et exportations). Il est absurde de parler de l'urgence d'instaurer une politique nationale de prévention routière alors que les automobilistes et autres utilisateurs de la voie publique recourent à mille subterfuges pour fuir leurs responsabilités. C'est ce qu'ont martelé tour à tour les hommes en vert. Ces derniers ont, en outre, fait savoir que si les contraventions des automobilistes étaient normalement honorées à qui de droit, cela générerait une manne respectable qui permettrait de prendre adéquatement en charge les milliers de handicapés que fait régulièrement le terrorisme routier. Ces hommes en uniforme ont, par ailleurs appelé à améliorer les mécanismes actuels qui ne permettent pas réellement de faire respecter la loi et à contraindre l'usager à accomplir ses devoirs vis-à-vis de la société, notamment à créer un environnement auquel participeront tous les départements concernés de près ou de loin par la gestion du trafic routier. Ainsi, un officier a clairement expliqué dans ce sens qu'il est actuellement très difficile pour les corps de sécurité de contraindre un contrevenant à s'acquitter de ses redevances, sur les coups de 00 heure alors que nul bureau de poste n'est ouvert à cette heure indue. Soit un appel urgent aux autorités, pour qu'elles instaurent un système de paiement plus strict et donnant un délai court (de moins de quinze jours) afin que chaque usager fasse preuve de célérité dans le paiement. Notons que le débat en question et qui a concerné les deux roues et la sécurité sur la voie publique, s'est déroulé en l'absence de tout représentant des assurances, dont la participation était pourtant inscrite au programme. La gendarmerie nationale qui fait part d'une hausse sensible du nombre des accidents de la route, a relevé pour les neufs derniers mois de cette année, plus de 1895 accidents directement liés aux deux roues qui ont été enregistrés. Ces derniers ayant engendré 289 blessés et un peu plus de cent morts. La conférence a également vu la participation de nombreux motards qui ont plus de vingt ans de pilotage. Ces derniers ont appelé, afin de réduire l'hécatombe sur les routes, de compléter la législation par une formation plus rigoureuse en instaurant des centres spéciaux de pilotage dont le rôle serait de suppléer l'apport initial des auto-écoles. Enfin, Mme Flora Bouberghout, en sa qualité de présidente de l'association d'aide aux personnes handicapées, El Baraka, a versé pour sa part dans le sens d'une meilleure politique de prévention qui ne doit plus être occasionnelle. Se définissant elle-même comme une rescapée de la violence routière, elle a rappelé le nombre effroyable de 3000 handicapés régulièrement dus au fléau que constituent les accidents de la route, tout en précisant que cette catégorie de personnes coûte très cher à la société qui n'a désormais pour seule alternative que de prévenir le mal par des lois drastiques.