Le transport scolaire devient de plus en plus difficile dans la wilaya de Tizi Ouzou. II est vrai que la wilaya compte plus de 15.000 villages et hameaux dont certains sont hauts perchés et difficilement accessibles. Tous les chemins sont des chemins qui montent pour paraphraser feu le célèbre et écrivain Mouloud Mammeri. En effet, les villages et hameaux de la wilaya sont, en majorité situés sur les pics du massif central kabyle ou carrément accrochés sur les flancs du Djurdjura mis à part ceux de la région maritime, telles Tigzirt et Azzeffoun, mais même en ces régions, bien des villages sont de véritables nids d´aigle. Si pratiquement chaque gros village ou groupe de hameaux possède son école primaire et chaque commune deux à trois collèges, le cas des lycéens est différent. Ainsi et si Aït Yahia Moussa a réussi, après avoir vécu le martyre, à avoir son lycée, ce n´est pas le cas des habitants des gros bourgs de Maâtkas et de Boumahni. A Maâtkas, par exemple, les deux établissements du secondaire: le téchnicum et le lycée sont situés au niveau du chef-lieu de commune et de daïra à Souk El Khemis. Les lycéens venant, pour la majorité, des villages de Berkoukas, de Tadjdiout et Ighil Aouène ou encore des hameaux comme Takheribt et d´autres hameaux de la commune, affrontent chaque jour que Dieu fait, le problème du ramassage scolaire. Le même cas est vécu par les collégiens de la commune d´Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan, qui ont demandé, lors de l'été dernier, le remplacement des camions aménagés. Une protesta des parents et des comités de villages avaient été signalée en son temps. Les gens de Boumahni, cette partie de la commune d´Aïn Zaouïa, qui compte au moins 400 lycéens, sont obligés de prendre des camions vétustes et brinquebalants pour rejoindre les lycées à Draâ El Mizan. Ces lycéens n'acceptent pas l´alternative qui leur est offerte par l'internat, citant les mauvaises conditions qui y prévalent. Aussi, et devant la quasi-impossibilité de l'APC de prendre en charge leurs revendications, les comités de villages de cette partie de la commune de Aïn Zaouïa, viennent de saisir le wali par écrit pour lui demander de se pencher sur ce problème et ce faisant, aider les enfants à suivre normalement leur scolarité. Pour ce faire, ils demandent la construction d´un lycée dans la commune de Aïn Zaouïa dépourvue d'un tel établissement scolaire. Les lycéens de la commune de Boudjima prennent, quant à eux, les fourgons de transport privés pour se rendre au lycée sis au chef- lieu de commune distant du village le plus éloigné de près de sept km. Ces lycéens déboursent chaque jour, au moins 15 DA pour le voyage. Les régions de Tigzirt, de Makouda et celles des environs d´Azazga et de Yakouren, disent subir le même inconvénients du transport scolaire. Alors que dire des lycéens de la région d´Iferhounen et de Aïn El Hammam, particulièrement en hiver. Pour rejoindre, en effet, le lycée d´Iferhounen et ceux de Aïn El Hammam, c´est la croix et la bannière. Comment oublier les lycéens d´Aït Ergane ou de Beni Bouaddou dans la daïra des Ouadhias? Le ramassage scolaire se décline en difficultés plus ou moins importantes selon les régions mais les APC sont confrontées toutes à des séries de casse-tête au quotidien qui place le transport scolaire à la queue des préoccupations des édiles.