Un quadragénaire a succombé à ses blessures suite à l'effondrement partiel d'un immeuble vétuste de cinq étages. Il aura suffi d'une pluie, normale en cette saison, pour que le citoyen algérien craigne le pire. Les pluies diluviennes qui se sont abattues à travers le territoire national dans la nuit de samedi à dimanche derniers ont suscité un sentiment de peur chez les citoyens. Un sentiment né des scènes choquantes vécues en 2001 par la quartier de Bab El Oued - les pluies ont emporté dans leurs flots 733 victimes - ou, plus récemment, Béchar et Ghardaïa. Deux wilayas surpri-ses par des inondations, lesquelles ont induit un lourd bilan en termes de victimes. Pour revenir à Bab El Oued, il faut, en effet, noter que le quartier populeux de la capitale a été hier, sous le choc. Ceux qui y habitent craignent de plus en plus ce genre de mort absurde. Illustration: un quadragénaire a trouvé la mort suite à l'effondrement partiel d'un immeuble vétuste de cinq étages, sis rue Jean- Jaurès. Cette précision a été apportée par le lieutenant Nassim Bernaoui, chargé de communication de la direction générale de la Protection civile, à Dar El Beïda, contacté par L'Expression. Notre interlocuteur a souligné que «les dalles des étages supérieurs de l'immeuble, se sont effondrées du 5e jusqu'au 2e niveau à 7h15.» La victime a été retirée des décombres, précise-t-on, à 10h00 avant d'être évacuée vers l'hôpital Lamine-Debaghine (ex-Maillot). A se fier aux propos des citoyens touchés par cet effondrement, l'immeuble concerné a été classé d'abord en zone «Rouge» après les inondations survenues en novembre 2001, puis en zone «Orange 4», après le séisme de mai 2003 qui a secoué Alger et les wilayas limitrophes. Les souvenirs sont toujours vivaces. Avec des bâtisses vétustes et ne répondant aucunement aux normes parasismiques, la pluie fait maintenant peur au commun des Algériens. En dépit des instructions des différents responsables dont le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, le vieux bâti continue à faire des morts. Peut-on imaginer la capitale entièrement rénovée? Difficile à croire. Eradiquer ce genre de construction? La quadrature du cercle. A propos des intempéries des 24 dernières heures, le lieutenant Bernaoui précise que des dégâts matériels ont été constatés dans d'autres wilayas. «Mais il n'y eut pas de pertes humaines», a insisté le responsable de la communication de la Protection civile. Dans la commune de El Aouana, dans la wilaya de Jijel, les équipes de la Protection civile, dépêchées sur place, ont fait le constat suivant: des eaux pluvieuses ont pénétré dans 11 habitations sans pour autant causer des dégâts. Il n'y eut pas non plus de dégâts à relever à Bou Ismaïl, Tipasa, où eurent lieu des effondrements d'immeubles. Quant à Tizi Ouzou, la wilaya la plus affectée par les fortes chutes de pluie, la RN24, la reliant à Béjaïa, a finalement pu être rouverte. Les pluies ont ainsi causé quelques dommages à Tizi Ouzou avec l'effondrement du pont et de trois habitations à Azzefoun, la pénétration des eaux à Ouaguenoun...La wilaya à vécu des moments terribles. Dans ce genre d'événements et dans des catastrophes naturelles, les équipes de la Protection civile n'ont jamais reculé devant le danger en accomplissant leur mission, comme ils viennent encore une fois de le démontrer.