Des habitants du vieux quartier de Derb ont vécu une nuit blanche du fait des fortes pluies qui se sont abattues pendant toute la nuit d'hier. Des habitations à demi détruites ont été carrément désertées par leurs occupants. De vieux bâtiments menaçant ruine ont été également évacués par leurs locataires qui craignaient le pire. « Nous avons emballé nos affaires que nous avons abandonnées dans le semblant de couloir qui reste encore debout », témoigne Hachemi, un sinistré pourtant répertorié par les services concernés. Dans cet immeuble détruit à 70%, les onze familles qui y vivent accrochées aux promesses des élus locaux ne décolèrent pas. « Il aura fallu qu'un pan entier d'un mur tombe pour que les services de l'APC daignent dépêcher des agents pour établir un constat », martèle un autre habitant. Dans ce vieux bâtiment situé au 47 rue Daho Kada, les familles nombreuses font le guet autour de leurs enfants abrités sous les tables de crainte d'une catastrophe. C'est le deuxième hiver qu'ils passent dans cet ancien immeuble de quatre étages construit dans les années 1950. Les enfants scolarisés souffrent particulièrement de cette situation synonyme pour eux de détresse. Mal préparés, à demi endormis et fortement commotionnés, c'est à peine s'ils ont la force de se tenir assis en classe. Plusieurs d'entre eux, qui n'arrivent pas suivre normalement leur scolarité, sont ainsi touchés par une tragédie qui les prend en otage dès leur jeune âge. Dans ce quartier convulsif du centre-ville, des accidents parfois mortels ont secoué des familles entières. Les vieux bâtiments s'écroulent comme des châteaux de cartes sous les yeux ahuris de leurs occupants. Des blessés ont été comptabilisés dans la liste macabre des différents services qui s'empressent d'accourir lorsqu'il y a effondrement. « Hormis les procès-verbaux de constat dressés par les services techniques de l'APC, de la police et de la Protection civile, aucune suite n'est donnée à nos doléances si ce n'est les promesses mielleuses des responsables qui viennent nous rendre visite à la veille de chaque élection locale », affirment des locataires (sinistrés) de la rue de Zurich. Plus de 100 habitations menaçant ruine sont recensées dans ce quartier qui a les allures d'un village bombardé.