Alors qu'elle a soulevé le débat au sein de la classe politique, la désignation des adjoints du Premier ministre n'a finalement pas eu lieu. Le poste d'un ou de plusieurs vice-Premiers ministre(s) prévu par la Constitution amendée, n'a pas figuré dans le lifting opéré au sein de l'Exécutif. Alors qu'elle a suscité le débat au sein de la classe politique, la désignation des adjoints du Premier ministre n'a finalement pas eu lieu. Pourquoi? Le chef de l'Etat y aurait-il renoncé? Peu probable d'autant plus que les amendements apportés à la Loi fondamentale prévoient le poste d'un ou de plusieurs vice-Premiers ministres au sein du gouvernement. Dans l'article 77 alinéa 7, il est en effet édicté que «le Président de la République peut nommer un ou plusieurs vice-Premier ministres afin d'assister le Premier ministre dans l'exercice de ses fonctions et mettre fin à leurs fonctions». Dans le léger remaniement apporté au gouvernement lors de la nomination de M.Ouyahia au nouveau poste de Premier ministre, le poste de vice-Premier ministre est ainsi demeuré vacant. Le chef de l'Etat a reconduit le staff gouvernemental avec le même personnel politique, à l'exception du ministère de la Communication, qui devient secrétariat d'Etat en charge de la Communication auprès du Premier ministre, avec un nouveau titulaire, Azzedine Mihoubi. Pour le reste, aucun changement substantiel n'est intervenu. Ni suppression de portefeuille ni mutation, le gouvernement a gardé la même configuration. Alors que tout le monde s'attendait à la nomination de certains responsables comme vice-Premiers ministres, le président de la République a reporté à d'autres occasions de telles désignations. Qui sera le vice-Premier ministre? Sans doute que la question est prématurée et qu'il semble inopportun, en fin de mandat, de faire appel à un ou plusieurs vice-Premiers ministres. Maintenant demeure, certes, la question de savoir si ces postes sont réservés à des membres de l'Alliance présidentielle ou à d'autres personnalités Ce sont là les interrogations soulevées par le champ politique et sa périphérie. Des noms de responsables ont été avancés. Notons toutefois que dès l'officialisation de la nouvelle mouture de la Constitution, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN a fermement écarté sa candidature. «Je n'ai pas demandé ce poste et même si on me le propose je ne l'accepterai pas», a déclaré M.Belkhadem en marge de la session de vote du projet de loi de la Constitution, tenue mercredi dernier au Palais des Nations. Contrairement au parti FLN, le MSP n'a pas dissimulé son intérêt pour ce poste. Des tractations auraient été engagées au niveau de la direction bien avant l'adoption de l'amendement. Le ministre d'Etat sans portefeuille, M.Soltani, aspirait même à décrocher une charge mieux définie au sein de l'Exécutif. A la question de savoir s'il accepterait le poste de vice-Premier ministre, Bouguerra Soltani a renvoyé la balle à ses instances: «La décision est du ressort du conseil consultatif, qui décidera d'accepter ou non une éventuelle désignation», a-t-il indiqué. L'atmosphère qui prévaut au sein de l'Alliance présidentielle a poussé, semble-t-il, le chef de l'Etat à ne pas trancher la question. Or, cela n'écarte pas dans les prochains jours, une éventuelle désignation d'un ou de vice-Premiers ministre(s). Certains estiment une telle désignation possible en perspective de l'action de l'Exécutif, à quatre mois de l'échéance présidentielle de 2009. L'équipe en place a une lourde mission à accomplir, celle de veiller à l'achèvement de tous les projets lancés dans le cadre du programme quinquennal.