La situation ne semble guère inquiéter les responsables du secteur de la santé. 350 malades de l'hépatite B ou C en Algérie manquent de prise en charge. La vice-présidente de l'association S.O.S Hépatite, Zahia Bekkat, a indiqué hier à Alger lors d'une conférence de presse que ces malades n'arrivent pas à suivre leurs soins par manque de médicaments au niveau des pharmacies des hôpitaux. Les malades sont livrés à eux-mêmes. La situation ne semble guerre inquiéter les responsables du secteur de la santé. Dans ce sens, Mme Bekkat a lancé un appel d'urgence au président de la République afin de prendre en charge cette frange de la société. Selon la vice-présidente, le problème de la disponibilité des médicaments se pose avec acuité à cause de la mauvaise coordination entre les hôpitaux et la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux). Ce qui cause des ruptures de stocks momentanées. Ces ruptures retardent la mise sous traitement des patients qui sont en attente de soins. Aussi, elles empêchent le suivi sérieux du traitement. En Algérie, une personne sur douze est atteinte de l'hépatite B ou C. Près de 1,5 million de personnes meurent chaque année de l'une de ces hépatites, devenant ainsi l'une des maladies les plus menaçantes pour la santé publique. Plus grave encore, elle est dix fois plus répandue que le sida. De quoi donner le tournis aux décideurs politiques qui hésitent encore à mettre en place une véritable stratégie de lutte contre cette épidémie. La prise en charge de la maladie fait défaut en Algérie au même titre que tout autre maladie malgré le budget alloué par le ministère de la Santé, s'élevant à 3,5 milliards de dinars. L'initiative du ministère, selon l'association S.O.S Hépatite, n'est pas suivie d'un programme de prise en charge sérieux, notamment l'éducation thérapeutique qui réduira les risques d'infection. La majorité des médecins ignorent la conduite à tenir devant un malade atteint de l'hépatite B, à cause du manque de formation et de stages de perfectionnement. A l'instar du sida, l'hépatite B est considérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un problème majeur de santé publique. En Algérie, il y aurait un million de personnes atteintes de l'hépatite B et 320.000 autres souffrent de l'hépatite C. Elles sont d'autant plus dangereuses car ces infections virales attaquent le foie et peuvent mener à la cirrhose, le cancer et la mort. Ce sont des maladies chroniques pouvant toucher tout un chacun, quel que soit le milieu social ou l'âge.