L'Etat ne réagit même pas pour bousculer les détenteurs du monopole et réguler ce marché anarchique. Il semblerait qu'en Algérie les prix des produits de large consommation obéissent non pas à la loi de l'offre et de la demande mais à celle du monopole. Sinon, comment expliquer la stagnation de ces prix en Algérie, comme le sucre et l'huile alors que les autres prix obéissant à la loi du marché, connaissent une baisse significative. L'Office national des aliments du bétail a décidé une «première réduction» sur les prix des aliments du bétail. «Les entreprises du groupe Onab ont décidé une première baisse des prix des aliments du bétail à compter du 1er novembre...» annonce l'Office dans un placard publicitaire paru hier dans le journal L'Expression. Et d'expliquer simplement la logique qui régit la loi de l'offre et de la demande: «La baisse des prix des matières premières sur le marché mondial se traduit sur le marché national». Le maïs et le tourteau de soja sont les matières premières qui occupent une place importante dans leur approvisionnement. Aggravées ainsi par la crise financière mondiale et influencées par la disqualification du baromètre boursier, les grandes firmes internationales activant dans divers secteurs, ont annoncé la baisse des prix de leur production. Ces produits tombent en chute libre sur le marché mondial depuis quelques semaines. Le même principe a concerné les matériaux de construction. Une baisse de 50% des prix a été déclaré sur le marché national. Les prix du ciment avoisinent 3000 DA/tonne. Soit une réduction de près de la moitié. Idem pour les prix du rond à béton. Le quintal a chuté à moins de 5000DA. Soumis à un monopole total, les produits de large consommation ne semblent pas concernés par cette baisse. C'est cette contradiction qui singularise le marché national par rapport au marché international. Cette situation est incompréhensible car, selon cette logique, les produits de large consommation, notamment, le sucre, l'huile de table et le café doivent eux aussi connaître une baisse. Ce qui n'est pas le cas en Algérie où aucune baisse n'est annoncée. Faisant fi des règles les plus élémentaires du marché, des importateurs de ces produits ne ratent jamais l'occasion de gonfler les prix à chaque fois qu'une légère augmentation des cours des matières premières s'annonce sur le marché international. La flambée des prix passe inaperçue. Jouant au sourd-muet, le ministère du Commerce se cache, en cas d'interpellation, derrière la fameuse règle: les prix sont arrêtés suivant l'offre et la demande. Un argument qui peut paraître valable dans quelques situations. Et maintenant? Les marchés boursiers sont instables. La crise est là. Les conséquences sur le marché mondial sont aussi visibles. L'Etat ne bouge même pas le petit doigt face à cette situation pour bousculer les détenteurs du monopole.