L'affaire du chef des taliban en fuite depuis 2001, année de l'invasion américaine de l'Afghanistan, a refait surface ces derniers jours. Selon le magazine allemand, Der Spiegel, paru hier, qui cite des sources proches du gouvernement de Kaboul, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a proposé l'asile politique au mollah Omar, accusé par les USA d'avoir offert l'asile à Oussama Ben Laden, puis d'avoir refusé de livrer, après les attentats du 11 septembre, le chef des taliban. Ainsi, à en croire la source précitée, le roi a fait sa proposition sur médiation et pression du président afghan Hamid Karzaï et du président américain sortant, George Bush. Par cette proposition, M.Karzaï espère, selon le magazine, pouvoir engager un processus de réconciliation avec les taliban. Il a d'ailleurs garanti au mollah Omar, 49 ans, toute liberté de mouvement s'il voulait revenir en Afghanistan. Toutefois, cette information n'a pas laissé indifférentes les autorités saoudiennes qui, quelques heures seulement après sa publication, ont réagi par un démenti formel. Un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères «dément totalement l'information selon laquelle l'Arabie Saoudite a offert l'asile politique au chef des taliban», a rapporté l'agence officielle SPA. Par ailleurs, la presse saoudienne est revenue hier sur cet événement, avec plus de détails, mais en publiant le démenti des autorités. Ainsi, le journal arabophone Okaz qui paraît dans la ville saoudienne de Djeddah, citant une source des affaires étrangères, a indiqué que le Royaume n'a jamais proposé d'asile politique pour le chef des taliban. Cette affirmation qui vient contredire nettement ce qui a été rapporté la veille par le magazine allemand Der Spiegel, a été rapportée également par le quotidien El Jazirah qui, se référant lui aussi à des sources des affaires étrangères, a rapporté que cette information, donnée par quelques agences de presse internationales, était fausse. De son côté, le quotidien Esharq Elawsat tout en démentant l'information, a rappelé dans son édition que le chef des taliban, le mollah Omar, est le principal opposant à toute forme de réconciliation entre le gouvernement de Kaboul et le mouvement des taliban. Poussant plus loin le démenti, une source, préférant garder l'anonymat, a affirmé à Esharq Elawsat, que le mollah Omar, de son vrai nom Mohammad Omar, est le chef le plus indésirable en Afghanistan à cause de son «idéologie extrémiste et de ses conditions difficiles à satisfaire». Le journal a rappelé également, que les Etats-Unis ont proposé, en contrepartie de son arrestation ou d'informations menant à son arrestation, une récompense de dix millions de dollars. Cependant, des sources afghanes ont révélé, à en croire ce quotidien, qu'une avancée notable est enregistrée dans la préparation du troisième round des pourparlers entre le gouvernement afghan et le mouvement taliban. Cette rencontre, à laquelle participera probablement un représentant direct du chef recherché, sera tenue, selon la même source, dans la ville sainte de La Mecque, durant la saison du Hadj.