Le mouvement islamiste tourne en dérision la désignation de Abbas «président de Palestine». Le président palestinien Mahmoud Abbas a fixé hier un ultimatum à ses rivaux du Hamas pour accepter un dialogue de réconciliation d´ici la fin de l´année, faute de quoi il convoquera des élections générales. «Nous répétons aujourd´hui que nous allons accorder un délai jusqu´à la fin de l´année pour le lancement d´un dialogue national. Si notre appel devait rester vain, nous allons convoquer de nouvelles élections présidentielle et législatives à la proportionnelle intégrale», a déclaré M.Abbas dans un discours télévisée à l´occasion de sa désignation comme «président de l´Etat de la Palestine» par une instance clef de l´OLP. Un dialogue de réconciliation entre le Fatah et le Hamas devait se tenir au Caire le 10 novembre mais a été annulé après la décision du mouvement islamiste de le boycotter pour protester contre les «détentions politiques» de ses membres en Cisjordanie. Le président de l´Autorité palestinienne a accusé dans son discours le Hamas d´ «user de faux prétextes pour entraver le dialogue et s´en dérober». Le Conseil central de l´OLP (Ccolp), réuni à Ramallah en Cisjordanie, a élu dimanche M.Abbas, dont le maintien à la tête de l´Autorité palestinienne après le 8 janvier, est contesté par le Hamas, «président de l´Etat de Palestine». Le vote du Ccolp est survenu peu après que M.Abbas eut annoncé son intention de convoquer des élections générales au début de l´année prochaine faute d´un accord de réconciliation d´ici là avec le Hamas. Le Hamas, qui contrôle le Parlement de l´Autorité palestinienne dont le mandat expire en janvier 2010, a rejeté la tenue d´un tel scrutin. Le mouvement islamiste du Hamas a tourné en dérision hier la désignation de Mahmoud Abbas comme «président de la Palestine» par une instance de l´OLP, l´accusant de «manoeuvre» pour contourner la prochaine expiration de son mandat à la tête de l´Autorité palestinienne. «La notion d´un Etat, c´est un territoire, un peuple et un pouvoir. Et pour qu´il soit représentatif, le président de cet Etat doit être élu par le peuple et non pas désigné par une instance dépourvue de légitimité comme le Conseil central» de l´Organisation de libération de la Palestine, a déclaré le plus influent des dirigeants du Hamas à Ghaza, Mahmoud Zahar, lors d´une conférence de presse. Au vu des positions exprimées par le président Abbas et les représentants du Hamas, il est peu probable que le dialogue reprenne aux dates fixées par le président palestinien. Dès lors, des élections générales anticipées se trouvent confortées. Notons que la proportionnelle intégrale, a été instaurée par une loi entérinée par M.Abbas en septembre 2007, qui permettrait en théorie de contourner la difficulté d´organiser des élections législatives à Ghaza en raison de l´opposition du Hamas. Les différents partis présenteront ainsi des listes au niveau national et non pas par circonscription. La moitié des membres du Parlement actuel (66 sur 132) ont été élus dans 16 circonscriptions de Cisjordanie et de la bande de Ghaza. L´autre moitié a été élue au scrutin proportionnel de listes.