Le film de Lyès Salem se distingue encore une fois aux côtés de deux autres films algériens en compétition, il s'agit de El Adhane de Ameur Zaïmèche et Affaires d'hommes de Amine Kaïs. Le long métrage Mascarades de Lyès Salem a décroché le Prix du meilleur film arabe au Festival international du cinéma du Caire, qui a pris fin vendredi soir dans le faste. Encore un prix qui vient couronner ce premier long métrage de ce réalisateur dont le talent, ici, n'a nullement besoin d'être prouvé désormais. Un succès qui démontre si besoin est, toute l'étendue universelle du sujet de son film; de Besançon (Prix du public), à l'île de la Réunion (Prix d´interprétation masculine pour Lyès Salem), en passant par les Journées cinématographiques de Carthage où le film a été récompensé trois fois (Tanit d'or du meilleur premier film, Tanit du jury jeune et Prix du meilleur espoir féminin pour Rym Takoucht) sans oublier, à Angoulême où il a été récompensé d'un Valois du meilleur film ou encore à Namur en Belgique où Mascarades a été récompensé deux fois (par le Prix du jury junior et le Prix du public). Une gageure pour ce film lorsqu'on connaît la difficulté pour les Egyptiens à comprendre le dialecte algérien. Mascarades dont l'histoire se situe dans un village algérien sorti de nulle part, raconte les bouffonneries d'un orgueilleux et fanfaron personnage, Mounir, Lyès Salem lui-même qui aspire à être reconnu à sa juste valeur. Son talon d´Achille: tout le monde se moque de sa soeur, Rym, alias Sarah Reguig qui s´endort à tout bout de champ.Un soir, alors qu´il rentre saoul de la ville, Mounir annonce sur la place du village qu´un riche homme d´affaires étranger a demandé la main de sa soeur. Du jour au lendemain, il devient l´objet de toutes les convoitises. Aveuglé par son mensonge, Mounir va, sans le vouloir, changer le destin des siens. La suite n'est que complots, jeux d'«anamorphoses» où le paraître joue sur l'être sur un malaise de fond social bien palpable et dénonciation d'un mal-être bien ressenti par chaque Algérien et même au-delà, car tout simplement humain...Mascarades qui tord le cou aux préjugés, fait parfois dans l'excès pour mieux appréhender cette réalité anachronique, distordue, et grotesque que vit l'Algérien, par justement des scènes burlesques où se conjuguent dérision et drame. Non sans être dénué d'une certaine naïveté et tendresse. Par ce film, Lyès Salem ne fait que confirmer une ligne de conduite qui, jusqu'à présent continue de faire recette en le conduisant aux cimes du succès. Ainsi, après deux courts métrages Jean Farès et Cousines qui lui a valu le César du meilleur court métrage en 2004, Lyès Salem frappe fort et glane plusieurs prix avec son premier long métrage. Bien mérités! La comédie Mascarades est également sélectionnée au Festisval de Dubaï qui se tiendera du 11 au 18 décembre 2008. Mascarades est produit par Laïth Media (Algérie), Dharamsala (France) avec le soutien de la manifestation «Alger, Capitale de la culture arabe 2007». Cette 32e édition du Festival du cinéma du Caire qui a eu comme président d'honneur, cette année, Omar Sharif, a accueilli favorablement un autre film algérien, le thriller Affaire d´hommes du cinéaste Amine Kaïs. Ce premier thriller algérien a su captiver, une heure et quart durant, l´attention du public égyptien lors de sa projection. Tourné aux Etats-Unis d´Amérique, ce long métrage, raconte l´histoire d´une petite Algéro-Américaine de sept ans, Nour, qui a perdu sa mère dans les attentats du 11 septembre 2001. Nour vit avec son père, Nacer, aux Etats-Unis, détective à New-York. La petite Nour est touchée par une balle perdue lors des violences à New-York et, du coup, son père se retrouve pris dans une spirale de violence, dont il traque les auteurs. Nacer faisait partie d´une brigade de lutte antiterroriste en Algérie, avant d´émigrer aux Etats-Unis. Le film dont la version originale est en anglais, est sous-titré en français, les rôles étant confiés à des acteurs algériens et américains. Concernant le casting, Lamine Kaïs a précisé avoir interprété le rôle principal ajoutant que le choix des comédiens a été fait sur la base de leur profil et de leur disponibilité, d´où le succès du long métrage et la crédibilité qui a caractérisé certaines scènes. Le réalisateur Amine Kaïs s´est réjoui, par ailleurs, de sa participation à ce festival d´autant plus que le public et les critiques ont apprécié le film rappelant que ce rendez-vous rassemble plusieurs cinéastes, producteurs et distributeurs arabes et étrangers. Inscrit dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», Affaire d´hommes est un film dont la réalisation était prévue en Algérie et aux Etats-Unis, mais pour des raisons techniques, le réalisateur a été poussé à retourner aux Etats-Unis où les moyens sont plus développés. Diplômé de l´Ecole supérieure d´audiovisuel de Toulouse (France), Amine Kaïs qui est ingénieur en audiovisuel a réalisé Peur bleue, son premier court métrage de 31 minutes. Il a, en outre, réalisé un téléfilm intitulé Les rues d´Alger avec l´Entv en 2001. Il ambitionne, par ailleurs, de réaliser plusieurs projets dont le film sur l´Emir Abdelkader, proposant de confier la distribution à des acteurs comme Robert de Niro ou Al Pacino tout en donnant à l'oeuvre, a-t-il dit, une touche anglo-saxonne. L´Algérie était présente également au Festival du Caire avec un autre film algérien, Le Dernier maquis ou Al Adhane de Rabah Amer Zaïmeche qui a été projeté dans le cadre du chapitre Tolérance religieuse. Cette 32e édition du Festival du cinéma du Caire a rendu hommage, cette année à plusieurs figures et personnalités du 7e art égyptien dont la comédienne Boussi, le valeureux Mahmoud Yassin, le directeur photo, Tarek El Telemessany, et la comédienne Samira Ahmed Ibrahim.