L'incertitude règne au Front national algérien. Le président du parti a usé de toute sa verve à l'encontre de ses opposants. Moussa Touati sort de sa réserve et contre-attaque. Intervenant, hier, lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Alger, le premier responsable du parti a renvoyé tous ses détracteurs à la légitimité populaire, historique et administrative de son poste à la tête du FNA. Après avoir dénoncé ceux qui sont derrière les tentatives de déstabilisation du parti, le locataire de la rue de Tanger où siège sa formation, a indiqué que la situation que traverse actuellement le FNA est loin d'être un coup fatal pour les militants. Au contraire, «nos militants sont plus que jamais solidaires et déterminés à poursuivre le combat du FNA pour une Algérie meilleure et une justice sociale majeure», a-t-il déclaré en s'inspirant de Matoub Lounès. Dans sa plaidoirie, Moussa Touati a répondu à ses détracteurs qui l'accusent de travailler pour des parties étrangères: «On n'a jamais été des traîtres et on ne le sera jamais. Je pense que le FNA est le seul parti qui travaille dans la transparence, l'honnêteté et l'intérêt suprême de la nation. Nous sommes le seul parti qui milite pour le changement», a-t-il plaidé en substance. Et M.Touati de se demander «si le FNA est un parti algérien ou non». Concernant le congrès extraordinaire des redresseurs, tenu le week-end dernier à Hammam Righa, dans la wilaya de Aïn Defla, présidé par Djillali Abdelkhalek, durant lequel M.Touati a été destitué, le conférencier a affirmé, preuves et documents à l'appui, que ledit congrès est illégitime. Et d'expliquer dans ce sens que le règlement interne du parti est clair: «Aucun congrès ne peut se tenir s' il n'est réclamé par les deux tiers des membres du bureau national ou du président lui-même.» «Le congrès a été organisé dans un cadre hors la loi», a-t-il soutenu avant de déplorer le fait que l'autorisation de la tenue du congrès ait été délivrée moins de 24 heures après sa demande par la wilaya de Aïn Defla. Dans ce contexte, le conférencier a précisé que la loi stipule que la demande doit être formulée au moins trois jours avant la tenue d'un tel événement. «On a écrit au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et nous attendons toujours sa réponse et ses explications», a-t-il dit tout en invitant le ministre Zerhouni à ouvrir une enquête sur la question. Par ailleurs, prétextant que l'hôtel où s‘est déroulée la rencontre ne peut contenir 1200 personnes, M.Touati, qualifiant ses opposants de «nomades politiques et de malades mentaux», a souligné que 200 participants, au maximum, ont assisté aux travaux du congrès en question. En ce qui concerne le député de Tlemcen, Benhamou, le président du FNA a indiqué que ce dernier n'a aucun droit de prétendre à la présidence du parti. D'ailleurs, a-t-il noté, «les membres du bureau de wilaya de Tlemcen ont dénoncé la position de Benhamou et ont proposé sa comparution devant la commission de discipline du parti». A noter enfin que la conférence que devait animer Mohamed Benhamou à l'hémicycle de l'APN n'a pas eu lieu. «Aucune conférence n'est au programme de l'Assemblée», nous a signifié le chef de sécurité au niveau du palais Zighoud-Youcef. Toutes nos tentatives de rejoindre l'intéressé sont restées vaines.