L'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie va lancer une enquête nationale auprès des familles et des jeunes sur la prévalence de la drogue en milieu juvénile. Cette enquête, qu'une structure de l'Office prendra en charge, débutera à la mi-décembre en cours et s'adressera à 10 000 ménages et 45 000 jeunes. La population ciblée compte différentes tranches d'âge, allant de 12 à plus de 40 ans. Cette étude devra fournir une cartographie sur l'ampleur du phénomène, en désignant le type de drogue consommée et les catégories de consommateurs. Ces échantillons de la société algérienne seront récipiendaires d'un questionnaire auquel ils devront répondre et c'est sur la base des réponses récoltées qu'un nouveau plan de lutte contre la drogue sera élaboré. L'enquête en question, qui sera suivie d'un deuxième sondage au niveau des établissements scolaires à partir du deuxième trimestre 2009, durera huit mois. Une enveloppe de 17 millions de dinars a été dégagée pour la prise en charge des besoins de l'enquête. « C'est sur la base de cette enquête nationale que nous allons élaborer la deuxième stratégie quinquennale de lutte contre la drogue et la toxicomanie et toutes les instances en charge de ce dossier seront tenues de l'appliquer », explique Abdelmalek Sayeh, directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, en marge de l'ouverture d'un séminaire de formation sur les drogues de synthèse. Le même responsable a tenu à souligner que les données à attendre du travail de recherche auprès de la société seront d'une importance capitale pour permettre de mieux cibler les actions de lutte contre la drogue et la toxicomanie. L'Algérie veut se prémunir des drogues de synthèse 107 cadres représentants la Sûreté nationale, la gendarmerie, les douanes ainsi que des médecins et magistrats sont réunis depuis hier à l'Ecole supérieure de police de Chateauneuf, dans le cadre d'un séminaire de formation sur les drogues de synthèse. N'ayant pas fait une grande apparition en Algérie, les drogues de synthèse constituent tout de même une menace à laquelle devront faire face les services de sécurité et organismes de lutte contre le trafic de drogue. « Les drogues de synthèse qui ont envahi plusieurs pays ne sont pas répandues en Algérie. Mais notre pays doit prendre ses précautions et s'y préparer, car le risque zéro n'existe pas », a indiqué M. Sayeh, en notant que le séminaire organisé dans le cadre des activités du réseau MedNet a pour rôle d'améliorer les connaissances des personnels opérationnels sur ce type de drogue et de perfectionner le personnel des laboratoires de police scientifique. Substance créée par des combinaisons chimiques, à l'image de l'ecstasy, l'héroïne, les amphétamines, les méthamphétamines, les drogues de synthèse, les drogues les plus répandues dans le monde après le cannabis, sont des drogues dures dont les conséquences sont très graves sur la santé. La formation, qui a débuté hier pour s'étaler sur trois jours, dispensée par des experts algériens et étrangers, a été organisée à la demande de l'Algérie à travers la coopération avec le réseau méditerranéen sur les drogues et addictions. Mme Chantal Gatignol, représentante de la commission interministérielle pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie en France, a noté qu'en Europe, « la substance illicite la plus couramment utilisée est une forme ou une autre de drogue de synthèse. On observe des taux de prévalence de consommation sensiblement supérieurs chez les jeunes et un usage particulièrement important dans certains milieux sociaux ou groupes culturels ». Et d'ajouter que le continent africain connaît ce type de drogue, même si pour l'heure l'Afrique du Nord en est épargnée. « Il faut veiller à contrôler le commerce des précurseurs chimiques entrant dans la fabrication des drogues de synthèse », dit-elle.