Les attaques contre Bombay ont mis à mal les relations entre les deux puissances de l'Asie du Sud-Est alors qu'Islamabad tente de calmer le jeu Le Pakistan a proposé à l'Inde de créer une équipe conjointe pour enquêter sur les attaques de Bombay, après que New Delhi eut accusé des groupes terroristes pakistanais de les avoir perpétrées, a annoncé hier le ministre pakistanais des Affaires étrangères. «Le gouvernement du Pakistan a proposé un mécanisme d'enquête conjointe, nous sommes prêts à composer une équipe dans ce sens, pour aider à l'enquête», a déclaré à la télévision nationale le chef de la diplomatie pakistanaise, Shah Mehmood Qureshi. Quelques minutes auparavant, son homologue indien, cité par l'agence de presse indienne Press Trust of India (PTI), avait annoncé que son pays n'envisageait pas d'action militaire contre son voisin pakistanais. Le chef de la diplomatie indienne Pranab Mukherjee s'exprimait à New Delhi à la sortie d'une réunion du Conseil de sécurité indien, l'organe suprême en matière d'affaires militaires et diplomatiques, convoqué pour débattre de la stratégie à adopter après les attaques meurtrières sur Bombay qui ont fait 188 morts. Dans la matinée, l'Inde avait demandé au Pakistan de lui livrer ceux qu'elle considère comme les chefs de groupes islamistes pakistanais, dont celui du Lashkar-e-Taïba, que New Delhi accuse d'avoir planifié et perpétré les attaques, selon des sources diplomatiques. Le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani avait répété dans la nuit sur CNN que son pays était prêt à coopérer et à sévir contre les terroristes présumés pour peu que l'Inde «fournisse des preuves» de leur implication. L'Inde et le Pakistan, les «frères-ennemis» de l'Asie du Sud, disposent tous deux de l'arme atomique et se sont déjà affrontés dans trois guerres depuis leur création, en 1947, consécutive à l'éclatement de l'Inde britannique qui venait d'accéder à l'indépendance. Le gouvernement pakistanais «veut aller au fond des choses» dans cette enquête et est prêt à «coopérer du mieux qu'il peut» avec l'Inde, a répété M.Qureshi, à l'unisson des président et Premier ministre pakistanais ces trois derniers jours. Les deux gouvernements «doivent faire preuve de maturité, de sérieux et de patience», a estimé le chef de la diplomatie pakistanaise, alors que la presse indienne bruit d'informations sur une prochaine «action ferme» de l'Inde à l'égard du Pakistan. M.Qureshi a cependant esquivé les questions sur les suspects que l'Inde demande de lui livrer. «J'ai offert la coopération (du Pakistan) à mon homologue Pranab Mukherjee et au gouvernement indien en réponse à cette requête. Nous leur avons assuré que le Pakistan était prêt à pourvoir à l'Inde toute coopération et aide utile», a-t-il dit.