Les travailleurs de la Cotonnière de Tizi Ouzou, ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda, sont en rogne et le montrent. Hier, ils ont occupé en masse la RN12 et empêché ainsi les liaisons entre Tizi Ouzou et Alger. Les transporteurs de voyageurs assurant la ligne de Tadmaït et de Draâ Ben Khedda ont été obligés de garer leurs véhicules et d'attendre que le «blocus» soit levé. Plusieurs voyageurs et travailleurs résidant dans ces deux villes ont éprouvé toutes les peines du monde pour rejoindre leur domicile. Sur la RN12, près de trois à quatre cents travailleurs de la Cotonnière de Draâ Ben Khedda ont bloqué la route, réclamant le salaire du mois de novembre. Un syndicaliste indique: «On nous a promis de virer les salaires et ce depuis le 25 novembre mais en fait, rien encore à ce jour.» L'Aïd approche alors que les besoins se font plus pressants. Le syndicat de l'entreprise affilié à l'Ugta était aux côtés des travailleurs et exige également le respect des dates de virement. Un député du RCD était également sur les lieux appuyant ainsi les demandes des travailleurs. Face aux ouvriers de la Cotonnière en colère, la police, avec quatre fourgons, observait de loin et les brigades anti-émeutes étaient placées à l'écart, essayant de ne pas intervenir et attendant juste le moment où d'éventuels dérapages pour intervenir. Mais les ouvriers veillaient et ne permettaient que les seules démarches initiées par le syndicat et visant la seule exigence des travailleurs, le versement des salaires avant l'Aïd. Ce n'est pas la première fois que les travailleurs de la Cotonnière de Tizi Ouzou, organisent une protestation. Il faut dire que l'ex-Cotitex qui dépérit lentement, employait environ 5000 travailleurs, réduits aujourd'hui aux seuls 600 encore en fonction. Les travailleurs encore en poste disent que les choses vont au plus mal. Pour eux, elles se compliquent alors qu'un sursaut des responsables peut facilement sauver l'unité économique qui nourrissait plusieurs milliers de familles. L'action des travailleurs se veut en somme, en plus de l'exigence du virement des salaires avant l'Aïd, une façon d'essayer d'alerter l'opinion publique pour sauver l'unité, gagne-pain pour de nombreux pères de famille.