La capitale, Harare, est la zone la plus touchée avec 179 morts et 6448 cas suspects recensés, selon Ocha, organisme spécialisé de l'ONU. L'épidémie de choléra au Zimbabwe a fait au moins 575 morts depuis le mois d'août, selon un bilan publié hier par l'ONU. Un total de 12.700 cas ont été rapportés mais le nombre de malades et de décès est «certainement plus important», a indiqué, à la presse, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) Elisabeth Byrs. «Il s'agit des cas rapportés, mais beaucoup de centres de santé ne fonctionnent pas dans le pays et il y a beaucoup de cas qui ne sont pas connus», a-t-elle expliqué. La capitale, Harare, est la zone la plus touchée avec 179 morts et 6448 cas suspects recensés à la date de jeudi, selon Ocha. Les autorités zimbabwéennes qui avaient tenté de minimiser l'ampleur de l'épidémie ont fini par admettre que la situation leur échappait et dépassait largement les possibilités du Zimbabwe, instaurant l'état «d'urgence nationale» et demandant l'aide internationale. A ce propos, les Etats-Unis ont indiqué jeudi apporter une aide de 600.000 dollars au Zimbabwe pour combattre une épidémie de choléra qui a déjà fait au moins 560 morts dans ce pays. Le gouvernement du Zimbabwe avait demandé mercredi une aide internationale après avoir déclaré l'état d'«urgence nationale» en raison de cette épidémie de choléra. «Le gouvernement américain apporte une aide supplémentaire de 600.000 dollars, via l'agence américaine pour l'aide internationale (Usaid), pour lutter contre l'épidémie de choléra au Zimbabwe», a indiqué, jeudi soir, l'Usaid dans un communiqué. Ce communiqué, diffusé à la presse par le département d'Etat, précise que cette somme s'ajoute à une aide d'urgence de l'Usaid de 4 millions de dollars destinée à un programme d'amélioration de la qualité de l'eau, de l'hygiène et des sanitaires dans ce pays. L'agence a également envoyé une équipe d'experts de ces problèmes au Zimbabwe. En tout, l'aide humanitaire américaine à ce pays en proie à une crise politique, économique et sanitaire s'élève à 220 millions de dollars depuis octobre 2007, relève le communiqué d'Usaid. Un peu plus tôt jeudi, les Etats-Unis avaient renouvelé leur appel au gouvernement du président Robert Mugabe à résoudre la crise politique. «Nous sommes véritablement très inquiets au sujet de la situation sanitaire au Zimbabwe, comme à propos de la situation économique et politique», avait déclaré un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood. «Et il incombe au gouvernement zimbabwéen de coopérer avec la communauté internationale pour essayer de régler ces problèmes», a-t-il ajouté. «Il revient vraiment au régime de Mugabe, d'abord et avant tout, de s'asseoir avec l'opposition et de travailler pour trouver un accord politique (...), puis de permettre à la communauté internationale de fournir l'aide nécessaire», avait-il insisté. L'épidémie de choléra ne cesse de se propager depuis août en raison du délabrement du système de santé, des réseaux d'eau et d'assainissement. Cette crise humanitaire intervient dans un pays plongé dans un terrible marasme économique, avec une hyperinflation à plus de 231 millions pour cent par an. La sortie de crise reste suspendue à l'application d'un accord de partage de pouvoir entre M.Mugabe et l'opposition, signé le 15 septembre mais resté depuis lettre morte.