En dépit de «frustrations» et de «déceptions», «le Proche-Orient de 2008 offre plus de liberté, d´espoir et de promesses qu´en 2001», a affirmé M.Bush George W.Bush a estimé vendredi qu´il laissait à son successeur Barack Obama un Proche-Orient meilleur aujourd´hui qu´au début de sa présidence, défendant avec ferveur ses huit années de politique controversée dans la région. En dépit de «frustrations» et de «déceptions», «le Proche-Orient de 2008 offre plus de liberté, d´espoir et de promesses qu´en 2001», a affirmé M.Bush dans un discours à Washington. «Le Proche-Orient continue à faire face à de graves défis. L´Iran et la Syrie continuent à soutenir le terrorisme, les activités iraniennes d´enrichissement d´uranium restent une menace majeure pour la paix, et nombreux sont ceux qui, dans la région, continuent à subir l´oppression», a-t-il dit. «Mais les changements des huit dernières années annoncent le début de quelque chose d´historique et de nouveau» dans la région, a-t-il poursuivi. «Pour la première fois depuis des lustres, cette région représente davantage qu´un noeud de problèmes à résoudre, ou un réservoir de ressources énergétiques à développer», a encore estimé M.Bush. «Aucune autre région n´est plus essentielle pour la sécurité de l´Amérique», a-t-il souligné. Et aucune autre ne semble avoir concentré autant de motifs de réprobation de la politique de M.Bush, à commencer par la guerre en Irak. «Il est plutôt difficile de ne pas voir une détérioration aiguë des positions américaines au Proche-Orient (depuis huit ans). Il est très difficile de mentionner une quelconque réussite. Et s´il y en a eu, elles sont presque toutes le fait de l´armée américaine», pas de M.Bush, objecte l´expert Anthony Cordesman, malgré l´approche plus pragmatique des dernières années avec les secrétaires d´Etat Condoleezza Rice et à la Défense Robert Gates. Ses critiques reprochent à M.Bush d´avoir aliéné une bonne partie de l´opinion musulmane en entreprenant une guerre souvent dénoncée comme une «croisade», d´avoir attiré Al Qaîda en Irak, d´avoir renforcé l´Iran chiite, de s´être détourné pendant des années de la mission présidentielle historique consistant à rechercher la paix entre Israéliens et Palestiniens. «Toutes les décisions que j´ai prises n´ont pas été populaires. Mais la popularité n´a jamais été notre but», a affirmé M.Bush dans son discours. Il s´est livré à une nouvelle défense de la guerre en Irak. Il a reconnu que Saddam Hussein n´était pas impliqué dans le 11 septembre. Mais il a ajouté que la décision de le renverser ne pouvait être dissociée de ces attentats. Etant donné l´attitude belliqueuse de Saddam Hussein, il était clair pour M.Bush et «pour de nombreux dirigeants dans le monde qu´après le 11septembre, (Saddam Hussein) était un risque que nous ne pouvions pas accepter». M.Bush, qui quittera la Maison-Blanche le 20 janvier, a admis que le combat a «duré plus longtemps et que le prix en a été plus élevé que prévu». De manière générale, ce qu´il présente comme un «combat idéologique» contre l´extrémisme au Proche-Orient «ne s´est pas toujours passé comme nous l´aurions voulu». Mais l´Irak donne aujourd´hui «l´exemple impressionnant d´un pays modéré, prospère et libre», a-t-il assuré. Grâce au processus auquel il a présidé à partir de novembre 2007, Israéliens et Palestiniens sont engagés sur «une voie qui aboutira à deux Etats vivant en paix côte à côte». Le Liban est libéré de la présence militaire syrienne, la Libye a renoncé à son programme d´armes nucléaires, l´Iran est soumis à une pression internationale grandissante, a-t-il énuméré. «Pour la sécurité de nos compatriotes et dans l´intérêt de la paix mondiale, l´Amérique ne permettra pas que l´Iran produise une arme nucléaire», a dit, au passage, M.Bush, dans ce qui semble être le seul engagement pris au-delà de sa propre présidence, en dehors de tout conseil à l´attention de Barack Obama.