La cherté du litre d´huile, 400DA, est expliquée par les dures conditions d´exploitation des oliveraies implantées, pour l´essentiel, sur des surfaces à forte inclinaison. La récolte d'olives attendue cette année dans la wilaya de Tizi Ouzou est abondante. Elle devrait dépasser les 10 millions de litres d'huile d'olive. Un volume jamais égalé, estiment les citoyens, depuis des décennies. Cependant, ils déplorent l'insuffisance des moyens nécessaires pour la réussite de la cueillette. En effet, il est prévu que les quelque 290.599 oliviers recensés donneront un rendement record cette année. La production évaluée, par le passé, à 10 qx/ha, soit 21 litres par quintal sera, de loin, plus importante. Ces quantités d'huile du terroir pourraient impulser un essor économique indéniable si elles étaient exploitées avec des méthodes industrielles modernes. Mais, hélas, quelques semaines après le début de la récolte, les citoyens se plaignent du manque flagrant de moyens. Etant situées dans les zones montagneuses escarpées, les oliveraies nécessitent des filets pour la cueillette. Ce matériel, distribué jadis gratuitement aux propriétaires, n'est plus disponible, à présent, sur le marché. A cet effet, justement, les services de l'agriculture et leurs subdivisions dans les daïras sont pointés du doigt. Ils sont tenus pour responsables de la non-distribution de cet équipement indispensable. Car, pendant les récoltes précédentes, l'Etat a mis à la disposition des cultivateurs des filets mais qui ne sont jamais parvenus aux oléiculteurs. Ce qui, de fil en aiguille, évoque un autre problème lié à l'information. Contrairement à leurs parents, les jeunes, aujourd'hui, espèrent donner à cette richesse un caractère industriel. Pour cela, affirment-ils, l'information devient un préalable à toute activité économique. Ils attendent d'abord des journées d'information sur les méthodes modernes de récolte qui mettront à leur disposition les expériences des pays qui ont réussi une industrialisation dans le créneau. Sur un autre plan, les moyens utilisés dans la cueillette font terriblement défaut. La valorisation de l'oliveraie passe inéluctablement par l'utilisation d'une armada de machines comme les tracteurs, et d'huileries modernes. Concernant justement ces huileries modernes, les cultivateurs, après quelques années, commencent à manifester leur désintérêt. Importées sans raffineries, ces dernières n'ont pas pu améliorer la qualité de l'huile de la région. A la différence des précédentes générations, celles d'aujourd'hui savent que pour commercialiser ce produit, il faut se soumettre à des standards internationaux. L'huile de la région est connue pour son taux d'acidité élevé en raison des mauvaises méthodes adoptées dans tout le processus de production, allant de la cueillette jusqu'au transport des récoltes, en passant par la trituration et le conditionnement. Pour être exportée, il faudrait faire baisser le taux d'acidité de l'huile d'olive locale, estimée entre 1,2 et 1,5%, à 1%, norme commerciale tolérable. Aujourd'hui, les cultivateurs sont convaincus que sans moyens modernes, la récolte, aussi abondante soit-elle, ne profitera ni à la région ni au pays.